Elle en avait posé la condition. Ce soir, Valérie Pécresse participe au premier numéro de "La France dans les yeux", la nouvelle émission politique de prime-time de BFMTV animée par Jean-Jacques Bourdin. Proposant de faire dialoguer des Français avec les différents candidats à la présidentielle, ce premier numéro est organisé dans une papeterie à Uzerche en Corrèze, terre d'adoption de Valérie Pécresse.
Une soirée politique organisée trois jours après la révélation par la presse d'une accusation d'agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin. Dans une plainte déposée le 11 janvier, il est accusé par une ancienne journaliste de BFMTV d'avoir tenté de l'embrasser de force à plusieurs reprises en 2013. Des accusations que Jean-Jacques Bourdin conteste "avec force", tandis que le parquet de Paris a pour sa part annoncé aujourd'hui l'ouverture d'une enquête.
Si BFMTV a lancé une enquête interne suite à la révélation de l'existence de cette plainte dans la presse, la chaîne du groupe Altice a décidé de maintenir à l'antenne son journaliste et sa nouvelle émission politique. "A ce stade, rien ne nous conduit à modifier les choses à l'antenne. Nous ne devons céder à aucune pression. Nous ne sommes pas des auxiliaires de justice", a justifié Marc-Olivier Fogiel, le patron de la chaîne info, auprès du "Parisien".
"Je me suis clairement posée la question de ma participation à cette émission ce soir"
Si elle a elle aussi décidé de maintenir sa participation à "La France dans les yeux", Valérie Pécresse a toutefois exigé de BFMTV, comme puremedias.com vous le révélait à la mi-journée, de pouvoir tenir un propos introductif en lien avec cette affaire en début d'émission. Ce qu'elle a fait ce soir.
"Je me suis clairement posée la question de ma participation à cette émission ce soir", a commencé par déclarer la candidate LR. "Je sais que Jean-Jacques Bourdin conteste fermement ces faits et c'est bien sûr à la Justice de les trancher. Je respecte la présomption d'innocence à laquelle chacun de nos compatriotes a le droit", a ajouté Valérie Pécresse.
"La loi du silence, c'est fini"
Elle a ensuite déclaré au public de l'émission : "Mais je voudrais le dire très clairement : si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées. Le combat contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes est un combat personnel pour moi. Trop longtemps la société a regardé ailleurs, a fermé les yeux, a cherché à minimiser. Trop de femmes ont eu peur pendant longtemps de porter plainte. Présidente de tous les Français, je ne laisserai plus aucune femme avoir peur de porter plainte. La loi du silence, c'est fini. Pour que la parole se libère, il faut que les femmes se sentent soutenues et avec moi, elles le seront".
Regardant enfin Jean-Jacques Bourdin, elle a lancé : "Voilà, je voulais dire les choses en face parce que je suis franche et sans détour. Si je suis là ce soir, c'est par respect pour vous, les Français, qui êtes réunis ce soir pour me poser des questions que vous avez préparées depuis une semaine".
"Je conteste les faits"
"J'ai décidé de ne pas m'exprimer à ce sujet mais je conteste les faits rapportés par la presse et je laisse la Justice faire son travail", a rétorqué Jean-Jacques Bourdin, avant de donner le coup d'envoi de cette émission. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.