Après Reims et les "Grosses Têtes" de RTL, Londres et l'équipe du "20 Heures" de TF1, Roland-Garros et France Télévisions, et beIN Sports et la Coupe du monde, direction Quimper pour ce cinquième numéro de #PortesOuvertes ! puremedias.com s'y est rendu mercredi 11 juillet pour se glisser dans les coulisses des retransmissions des étapes du Tour de France par France Télévisions. Troisième évènement sportif du monde, la "Grande Boucle" nécessite une organisation pharaonique du fait de son caractère itinérant : près de 3.300 kilomètres de course répartis sur trois semaines à travers toute la France, dont une bonne partie en haute montagne.
Des moyens "gigantesques"
C'est dès le petit matin que les équipes de France Télévisions déballent leurs tonnes de matériels sur la zone d'arrivée de l'étape du jour, après les avoir transportées une bonne partie de la nuit depuis celle de la veille. L'ensemble des 400 personnes mobilisées sur le Tour vont pendant plusieurs heures déployer l'ensemble des moyens techniques de France Télé répartis dans une trentaine de semi-remorques. Il faut dire que le groupe public retransmet non seulement la course pour France 2 et France 3 mais fournit également le signal international repris par les chaînes du monde entier.
Les moyens sont "gigantesques", reconnaît d'ailleurs Pierre Martin, le directeur de production de la course qui détaille : cinq motos-images, deux hélicoptères-images, sans parler des motos pour les commentateurs - Thomas Voeckler et Thierry Adam - ni de l'avion servant d'antenne relais. "C'est hors du commun le Tour de France", souligne Pierre Martin. Outre le dispositif de suivi de l'étape du jour, il faut aussi monter chaque matin le plateau de "Vélo Club", l'émission de débrief de Laurent Luyat, installé sur le toit d'un des multiples camions mobilisés sur le Tour.
"On n'a pas trop le temps de respirer"
Vers 10h45, les incarnations de l'antenne commencent déjà à se préparer pour le départ fictif donné à 12h20. Tôt dans la matinée, elles ont fait un dernier repérage des 50 derniers kilomètres de l'étape du jour, afin de parfaitement maîtriser son relief, ses écueils ou encore le sens et la force du vent. Dès 11h55, le journaliste Laurent Luyat, la consultante Marion Rousse et l'historien Franck Ferrand prennent l'antenne sur la ligne d'arrivée pour présenter aux téléspectateurs l'étape du jour et ses enjeux. Pendant ce temps-là, après un rapide coup de maquillage, Alexandre Pasteur et Laurent Jalabert s'installent déjà dans la cabine commentateurs, un petit studio mobile installé sur un camion et isolé du reste du monde. Après avoir relu une dernière fois leurs fiches, les deux hommes se lancent dans un marathon quotidien de cinq à six heures d'antenne, sans véritable pause en dehors des quelques secondes de pub régulièrement diffusées. "On n'a pas trop le temps de respirer", convient d'ailleurs Alexandre Pasteur.
Dans le car régie situé à quelques mètres de là, c'est aussi l'effervescence ! Une quinzaine de personnes, serrées comme des sardines et dans le noir, s'affairent pour assurer le bon déroulé technique de la retransmission de la course. Pour les aider, tout ce qui fera l'étape du jour a été consigné plusieurs mois à l'avance dans un roadbook, véritable bible pour tous les techniciens et les caméramen. Ce petit guide affiche ainsi le tracé précis de la course, le relief, les horaires estimés de passage du peloton ou encore les zones de ravitaillement en essence pour les hélicoptères.
Jean-Maurice Ooghe, le grand chef d'orchestre
Comme dans un opéra, l'ensemble des équipes répond au doigt et à l'oeil au grand chef d'orchestre de cette course hors norme : Jean-Maurice Ooghe. Installé en léger surplomb, ce dernier a en permanence les yeux rivés sur deux petits écrans : l'un montrant l'antenne de France Télé, l'autre celle du signal international. Pendant près de cinq heures, sans quasiment bouger de sa chaise, Jean-Maurice Ooghe, plus de 20 Tours de France au compteur, va ainsi donner ses consignes à ses équipes en cabine comme sur la route. C'est ainsi lui qui choisi l'enchaînement des images, guidant seconde par seconde ses caméramen à moto ou en hélico.
En fin d'étape, pendant que Laurent Jalabert et surtout Alexandre Pasteur s'enflamment en commentant les derniers hectomètres de course, Céline Géraud est déjà partie se positionner sur la ligne d'arrivée. La journaliste, accompagnée de son caméraman, suit la fin de l'étape sur un petit écran de contrôle pour savoir sur qui elle devra se précipiter pour réaliser ses interviews à chaud. Dès le passage de la ligne finale par le peloton, c'est déjà l'heure de remballer pour certains techniciens. Direction Brest et demain, ça recommence !