Les César n'ont, une fois de plus, pas fait l'unanimité. Hier soir, Canal+ retransmettait - en clair et en léger différé - la 43e cérémonie des César, cérémonie de récompenses la plus prestigieuse du cinéma français. Au cours de cette soirée animée depuis la salle Pleyel par Manu Payet et suivie par plus de 2 millions de personnes, les films "120 battements par minute" et "Au revoir là-haut" se sont, sans surprise, imposés comme les coups de coeur des votants de l'Académie des César.



Chaque année, la cérémonie, très scrutée, fait l'objet de nombreux commentaires, enthousiastes ou acerbes. Longueurs, blagues ratées ou encore élitisme... Les César sont habitués de longue date à recevoir leur lot de critiques. Et cette année, c'est "Libération" qui mène le plus durement la fronde avec une tribune à charge intitulée "'120 battements par minute' sauve les César". En cette "ère post-Weinstein", les critiques ciné de "Libé" s'attendaient à un "grand déballage, (un) lessivage intégral, (une) opération mani pulite du cinéma français" et ils ont été pour le moins déçus.
Manu Payet "poussif"
"Malgré les effets d'annonce (...) il semble que tout le monde ou presque (...) était prêt à se contenter d'un cours express de consentement mutuel administré par le poussif Manu Payet et d'une standing ovation très pénétrée mais pliée en quarante-cinq secondes, dont on a eu quelques difficultés à cerner l'impact exact sur l'évolution des moeurs" écrivent Didier Péron et Julien Gester. "L'an prochain, on peut donc compter sur une séquence similaire dévolue à la cause des cheminots" ironisent-ils à propos de ce "moment 'Balance ton porc'".
"Abondamment irrigué en traits de génie par les auteurs géniaux élevés au bon grain par Vincent Bolloré, Manu Payet a aussi pris l'initiative de siffler l'heure du "moment gênant" comme archétype structurant des César depuis leur création" poursuivent-ils. Mais pour les deux critiques, ce moment, qualifié de "mise en abîme ratée" n'en était qu'un parmi d'autres puisqu'ils estiment que "cette année, c'est l'intégralité de la cérémonie qui constituait une vaste cathédrale de gêne hérissée de tous les poncifs de circonstance". Et si la soirée comptait de "trop rares éclairs de lucidité sur le sens de ce cirque", la paternité n'en revient, selon eux, qu'à l'équipe multi-récompensée de "120 battements par minute".
"Une certaine idée du bien-être saccagée en règle dès le numéro d'entame musicale"
Et ce n'est pas non plus le "jingle symphonique importé sauvagement de la cérémonie des oscars pour faire taire les impétrants trop bavards" ou le César du public, "seul prix décerné qui ne repose sur aucune forme de suffrage" qui ont leur permis d'apprécier la soirée et ses quelques innovations. Au bilan, les deux critiques identifient deux perdants : "Le sens de la fête", nommé dans dix catégories et qui a fait chou blanc, et "une certaine idée du bien-être le vendredi soir, saccagée en règle dès le numéro d'entame musicale des festivités".
Comme la critique est aisée. N aimant pas Manu Payet, j ai été agréablement surprise. J aime cette soirée annuelle consacrée au cinéma et peu m importe qui présente. L essentiel pour moi étant la remise des prix. Alors ne boudons pas nos plaisirs si simples, je trouve Payet plutôt pas mauvais du tout, c est mon humble avis
Jacques Michel
C'est vrai aussi.
Turpin Christophe
Les critiques de Libé (au delà d'un snobisme qui n'est évidemment plus à prouver) sont souvent incompréhensibles. Ah ces phrases compliquées qu'il faut relire plusieurs fois avant d'en piger le sens ! Et ce sentiment d'être un peu con en lisant leurs papiers.
NorbertGabriel
Cher futur Camarade, les critiques ciné Libé sont intéressantes pour les cinéphiles avertis qui savent décoder (comme le Masque et la Plume souvent) mais parfois c'est limite fake, comme il y eût dans les années 90 une page de Gérard Lefort "Chronique d'une merde annoncée" alors qu'il n'avait pas vu le film (que personne n'avait vu d'ailleurs) Depuis je relativise...
Cinecitta MON 05 Mars 2018 11:18:35 +0100
Jeff Costello
J'aurais préféré personnellement la création d'un César de la meilleure comédie (il y a bien un César du meilleur documentaire ainsi qu'un César du meilleur film d'animation) mais ce César du public qui prime le quantitatif au détriment du qualitatif fait un peu tache dans le palmarès.
Barry
Tout à fait !
Et voilà pourquoi on peut légitimement supposer que créer ce César du Public sur mesure pour M. Dany Boose n'a sans doute pas dû faire l'objet d'un large consensus au sein de ce large collectif soucieux de saluer un cinéma de qualité, peu importe le genre.
Or le discours tenu ces dernières semaines - par Boon, mais aussi par Clavier et autres - était que les comédies populaires étaient négligées. Ce qui est faux.
Ysabel
Et la séance bisous bisous...... personne ne commente ?
Cotillard, elle en pince vraiment pour la belle espagnole ou c'est ..... du cinéma ?
Parceque c'était un peu lourd cet entre-soi aussi.....
Ysabel
Bon ce n'est pas compliqué, pour l'année prochaine : de l'esprit , du tact, de l'élégance, de l'humour, du piquant : ce sera une femme qui présentera la cérémonie...
Ysabel
j'ai vu le début. j'ai vu la fin.
Entre les deux, j'ai dormi !
Mais quand même, j'ai trouvé Vanessa Paradis et Jeanne Balibar intelligentes et inspirantes.......
Pour le reste.........il aurait fallu que je ne m'ennuie pas au point de piquer du nez
Ysabel
Ah oui,mais à l'époque on faisait encore des bons films, avec de bon scénarios, de bon dialogues et de bon comédiens......
Backpacker
Et qu'en a pensé "Télérama"? Je veux savoir! Je veux un article sur l'article de "Télérama"...
Backpacker
Lemercier aussi avait été excellente : et deux fois même!
Backpacker
Payet était très bon en maître de cérémonie. Mais il n'était pas drôle du tout, et ça ça fait mal. Car après, Lemercier, Forresti ou Commandeur, il fallait un humoriste à la hauteur. Ce qu'il n'est manifestement pas. Et ce ne sont pas les répliques ratées de Farrugia et Poulpe qui l'ont aidé.
Jeff Costello
N'oubliez pas que derrière l'appellation "Académie", il y a un collège d'environ 4500 votants qui élit démocratiquement les lauréats de chacune des catégories (exception faite du César du public) et non un petit comité qui magouille en cachette !
Baudouin alias Poenszs
Et pourtant, leurs critiques ciné sont souvent pertinentes je trouve. C'est le monde à l'envers : c'est moi qui défend leurs critiques de gauche là où vous les fustigez.
Vous allez voir que je serai bientôt de gauche et vous de droite.
Appelez-moi dorénavant Camarade, monsieur le Capitaliste !
NorbertGabriel
Et après il y a eu aussi "Les ripoux" une comédie...
NorbertGabriel
Bin c'est Libé, leur staff "culture" ce sont des terroristes culturels, c'est plus ou moins ce qu'avait dit Serge July il y a quelques années.. Donc intérêt très relatif..
NorbertGabriel
C'est un hommage au Con majuscule... ;)
NorbertGabriel
Eh bin mon vieux si vous n'avez jamais entendu parler des films en tête cette année, on peut supposer que vos lectures se limitent à l'Equipe et Turf magazine, parce que toute la presse en a plus ou moins parlé.
Jacques Michel
Je vous remercie. Disons que j'essaye de ne pas considérer les choses "avec des œillères", ni avec des idées préconçues.
Mario Mario
Le speech de Payet sur le ruban blanc #maintenantonagit parce que maintenant on agit fut le meilleur sketch de la soirée : fin, ironique et absurde. Rappelant le comité d Élie Semoun il y a 20 ans "Nçpjç" Non ça suffit plus jamais ça : pour dire : "Non ça suffit plus jamais ça". Malheureusement, nous sommes en 2018 ce n'était pas un sketch mais un discours creux et 1er degré. Sur le fond, ça révélait l'impasse : il fallait en parler, il n'y avait rien à dire (les mêmes qui se sont levés se sont tu pendant 30 ans) et Payet n'y est pour rien.
bobbyewing
Je vous remercie pour la majuscule à "Cons".
La délicatesse se révèle dans le détail.
Baudouin alias Poenszs
Nous avons des idées différentes, vous et moi, et pourtant, il est toujours très agréable d'échanger avec vous ;-)
Jacques Michel
Je précise tout d'abord que je suis de gauche, (mais pas "gauche caviar"). Ceci pour dire qu'à leurs débuts, les Césars étaient plus proches des goûts du public que maintenant. En 1976, lors de leur création, le César du meilleur film a été attribué au "Vieux Fusil", avec les inoubliables Romy Schneider et Philippe Noiret. Ce film a été un immense succès lors de sa sortie en salle, ainsi que lors de ses multiples rediffusions à la télévision. Puis, insidieusement, un certain élitisme s'est progressivement installé, pour aboutir à la situation que l'on connait aujourd'hui.
Plumeplume
Bof !!!!