Roberto Saviano poursuit son exploration sans concession de la criminalité. Après le succès de "Gomorra", dont le livre-enquête consacré à la mafia italienne en 2006 a été adapté en série télé, le journaliste et écrivain italien, qui vit sous protection policière permanente, voit un autre de ses livres être porté sur le petit écran. "ZeroZeroZero", estampillée création originale Canal+ (qui s'est associée à Sky Atlantic et à Amazon Studios), sera diffusée à partir de ce soir, à 21h05, sur la chaîne cryptée, au rythme habituel de deux épisodes par semaine.
Le livre "Extra pure : Voyage dans l'économie de la cocaïne", paru en 2014, a donné naissance à cette nouvelle série qui explore le trafic international de cocaïne, à cheval entre le Mexique, les Etats-Unis et l'Italie, pour un tournage qui s'est également déroulé au Maroc et au Sénégal.
La drogue la plus distribuée au monde
Aux côtés de Gabriel Byrne ("Usual Suspects") et d'Andrea Riseborough ("Black Mirror"), la série suit un réseau complexe mêlant des cartels et l'armée au Mexique, le crime organisé en Italie ainsi qu'une famille de brokers corrompus aux Etats-Unis, tous liés par une livraison hors du commun et s'affrontant pour le contrôle de la cocaïne, drogue la plus distribuée au monde.
"De la même manière que le pétrole alimente les moteurs, la cocaïne est le pétrole du corps humain", résumait à la rentrée dernière Roberto Saviano, auprès de l'agence Reuters. Avec un investissement de 5.000 euros dans la cocaïne, vous pouvez devenir millionnaire. Cela fait de la cocaïne une vraie lampe d'Aladdin à la portée de n'importe qui. Mais la vérité, c'est que peu de personnes n'arrivent à mettre la main dessus et ils sont donc prêts à tuer pour ça".
"Une histoire sombre et sans héros"
Roberto Saviano s'est associé à Leonardo Fasoli, Stefano Bises et Stefano Sollima, avec lesquels il avait déjà collaboré sur "Gomorra", pour les besoins de cette nouvelle série. L'Italie a pu découvrir "ZeroZeroZero" - qui doit son titre au surnom donné à la cocaïne pure - le mois dernier. Pour l'hebdomadaire italien "Il Venerdi", la série est "un tour du monde frénétique sur ce tapis volant qu'est la poudre blanche. Une histoire sombre et sans héros, illuminée par une seule comète : l'argent".
