Jean Quatremer source secrète du "Wall Street Journal". Au cours d'un numéro de "21h Médias" consacré hier sur TMC au scandale Dominique Strauss-Kahn de 2011, Julien Bellver a notamment donné la parole à Jean Quatremer, journaliste français à "Libération". Ce dernier a révélé avoir détenu en 2008 un scoop sur des accusations de harcèlement sexuel visant DSK au FMI qu'il dirigeait. Elles étaient proférées par une économiste hongroise, Piroska Nagy et ont finalement été révélées en Une du "Wall Street Journal". Jean Quatremer s'en est expliqué hier dans "21h Média".
"Je voyais que Laurent (Joffrin) n'avait pas très envie que j'aille à Washington"
"J'ai apporté toute l'enquête à Laurent Joffrin, le patron du journal ('Libération') à l'époque. J'ai averti toute ma hiérarchie", a-t-il raconté face caméra. "Ils m'ont dit : 'C'est une affaire de sexe entre adultes'. J'ai dit : 'Non, non, il y a eu agression sexuelle. C'est gravissime ce qu'il vient de se passer'", a raconté Jean Quatremer, une décennie après les faits.
Le reporter de "Libé" a expliqué avoir à l'époque demandé à Laurent Joffrin de l'envoyer aux Etats-Unis pour rencontrer Piroska Nagy et son mari afin d'approfondir ses investigations. "Je voyais que Laurent (Joffrin) n'avait pas très envie que j'aille à Washington. Je le vois encore posant le dossier que je lui avais amené en disant : 'On verra'", a-t-il décrit, soulignant avoir ensuite envoyé "mail sur mail" à la direction de "Libération" pour faire avancer ce dossier, en vain.
"C'était quelque chose de terrible en tant que journaliste"
Jean Quatremer en a tiré la conclusion que l'affaire ne sortirait jamais dans un journal français et a conseillé à sa source de fournir clé en main le dossier au "Wall Street Journal". C'est finalement ce quotidien américain qui sortira en Une le scoop. "C'est à ce moment-là que ça aurait dû faire une déflagration mondiale. Mais en France, ça n'a rien fait !", s'est étonné Jean Quatremer sur TMC. "C'était quelque chose de terrible, en tant que journaliste, de voir un grand journal américain qui reprend un scoop que j'avais", a-t-il commenté, regrettant que "tout le monde" ait regardé "ailleurs en France".
Contacté par puremedias.com, Laurent Joffrin n'a pas répondu.
