Un rêve écourté. Célia, la doyenne de la tribu des Paniman dans "Koh-Lanta", est la première à faire les frais de la défaite de l'équipe jaune, emmenée par l'ancien militaire Nicolas, à l'épreuve d'immunité. L'assistante familiale originaire du Calvados revient dans un entretien à puremedias.com sur son intense préparation à l'émission, son parcours trop court dans la péninsule de Caramoan, aux Philippines et sa légitime déception manifestée à l'égard de la jeune Tania en fin de conseil.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
puremedias.com : Voilà 14 ans que vous tentez de participer à "Koh-Lanta". Être éliminée après trois jours d'aventure est forcément une déception...
Célia : Cela a été un effondrement total : passer 14 années à m'entraîner pour ce résultat m'a vraiment détruite. Je n'ai d'ailleurs jamais été aussi effondrée de toute ma vie. Après m'être entraînée aussi longtemps, sortir si vite avec l'impression d'avoir effleuré "Koh-Lanta", a été un désastre intérieur.
Quatorze ans après votre premier casting, est-ce la première fois que TF1 et Adventure Line Productions, producteur du jeu, vous appelle ?
J'ai fait cinq castings en quatorze ans. Le cinquième a été le bon. Dans les quatre premiers castings, le stress m'a fait perdre un peu mes moyens. J'avais peur de ne pas être prise. Au cinquième casting, je me suis dit : "Ça suffit, c'est mon année maintenant ! La trouille, tu la ranges et puis tu y vas !". J'y ai cru plus que jamais et ça a marché.
Comment expliquez-vous cette sortie précipitée du jeu ?
Je m'étais entraînée sur l'endurance, le cardio, l'équilibre, le tir à l'arc... Je m'étais même entraînée, quand j'étais poissonnière, à manger des yeux de poissons. Je m'étais entraînée sur tout sauf sur la vitesse. Je pensais vraiment que le parcours du combattant (première épreuve disputée par les candidats, ndlr) aurait eu lieu plus tard dans la saison, quand nous aurions perdu un peu de poids. Un mois et demi avant de partir, mon médecin m'a dit qu'il fallait que je prenne des kilos. Résultat : j'ai pris 4,5 kilos et j'étais trop lourde. Cela a plombé ma vitesse. Sans cela, peut-être que je serai restée. Je n'aurais jamais du écouter mon médecin et garder mon poids de forme.
Très vite, une fois sur le camp jaune, on vous a vu chercher un collier d'immunité ou un avantage stratégique. Regrettez-vous de ne pas avoir joué davantage la carte de l'intégration ?
J'ai joué la carte de l'intégration. Mais c'est vrai que deux heures d'émission, c'est trois jours d'aventure. Tout ne peut pas être montré. TF1 et ALP (producteur de l'émission, ndlr) sont obligés de résumer. Mais j'ai essayé de m'intégrer. Pendant que l'on faisait le feu, j'ai essayé délicatement de donner des conseils mais on ne me répondait pas. J'ai réitéré. Je leur ai dit : "Ce serait super si vous faisiez ça parce qu'il y a de la fumée. Il manque qu'un peu plus d'oxygène, un peu plus d'air." Et il n'y avait toujours pas de réponse. Je me suis dit : "Ils m'ont déjà squeezée". L'intégration, c'était fichu. C'est la raison pour laquelle je suis partie dans la forêt et j'ai cherché un collier jusqu'à la dernière minute. J'ai tout quadrillé.
Malheureusement, vous ne l'avez pas trouvé. Vous avez tenté un ultime coup de bluff. Tenter cette option là était-ce dans vos plans de départ ?
Tout en cherchant, je réfléchissais. À la nuit tombée, juste avant d'aller au conseil, je leur ai dit : "Faîtes bien attention, réfléchissez bien au nom que vous allez écrire sur le bulletin parce que tout est possible à 'Koh-Lanta'". À ce moment-là, ils se sont tous regardés et ils se sont dit : "Merde, elle a le collier d'immunité". J'ai même fabriqué un faux collier que je faisais mine de ranger en faisant un peu de bruit. J'ai tout tenté pour rester. Je n'ai pas de regrets là-dessus mais cela n'a pas marché.
Être la plus âgée des candidats chez les jaunes, est-ce que vous considérez cela forcément comme un handicap ?
Absolument. Au bout de douze heures, je savais que j'étais menacée. On m'a dit : "Si je dois voter contre quelqu'un, je voterai contre toi parce que tu es la doyenne". Je me suis dit : "Mais ce n'est pas vrai ! Je vis enfin mon rêve pour entendre ça au bout de douze heures". J'appréhendais cela. J'avais dit à mes enfants : "J'espère que je ne serai pas la plus âgée parce que cela pourrait me plomber". Cela n'a pas loupé !
Au conseil, vous avez porté un jugement sévère sur le comportement de Tania, l'une des candidates avec qui vous aviez conclu un pacte. Lui avez-vous reparlé depuis ce soir-là ?
Un jugement sévère ? Non. Ce sont eux qui ont été sévères envers moi. Au-delà de cela, oui bien sûr, j'ai pardonné à Tania une fois que je lui avais dit ce que j'avais à lui dire. Il faut bien comprendre qu'avant le conseil, elle m'a pris la main pendant une demie-heure. Elle pouvait voter contre qui elle voulait mais on ne prend pas la main de quelqu'un contre qui on va voter. Ce ne sont pas mes valeurs. Je lui ai dit. Maintenant que je lui ai dit, je lui pardonne.
Donc vous ne lui en voulez plus aujourd'hui ?
Non, je ne lui en veux plus aujourd'hui. Bien sûr que non !
En sortie de conseil, on vous entend dire : "Je pense que mes fils ne seront pas fiers de moi". Vous ont-ils réconfortée ?
Ils ne savent pas encore que j'ai dit cela. Non, ils ne peuvent pas être fiers de moi. Être la première sortie est la pire configuration. Je m'étais préparée vraiment à ne jamais lâcher même si je devais finir en rampant. À aucun moment, je me suis programmée à sortir. Et encore moins la première. J'ai eu honte de moi. Encore une fois, je me suis trouvée vraiment minable sur le parcours du combattant. Maintenant, c'est un semi-échec parce que je ne vais pas me plaindre non plus. J'ai vécu mon rêve.
Vos fils ont-ils vu l'émission avec vous ce soir ?
Ils ne vont pas la voir parce qu'ils sont tous les deux engagés dans l'armée de terre et ils n'ont pas la télé. J'essaie de me débrouiller pour avoir les enregistrements. Mais ils savent quel a été mon parcours.