Zapping. Invité de "C à vous", Frédéric Taddeï s'est écharpé lors du dîner avec Patrick Cohen sur la politique éditoriale de "Ce soir (ou jamais !)", désormais diffusée chaque vendredi soir sur France 2. "Vous invitez des gens qu'on n'entend pas ailleurs mais vous invitez aussi des gens que les autres médias n'ont pas forcément envie d'entendre ! En passant sur France 2, est-ce que vous continuerez à inviter Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral... Des gens que vous êtes le seul à honorer à la télévision. Et à mon avis, pas seulement pour de bonnes raisons (...) Moi je n'ai pas envie d'inviter Tarik Ramadan !", attaque le journaliste de France Inter.
"Vous, vous faites le journal, vous ne faites pas une émission de débats intellectuels (...) Je suis sur le service public, ce n'est pas à moi d'inviter les gens en fonction de mes sympathies ou antipathies", mord Taddeï. Sourire crispé de Cohen, qui enchaîne : "Ce n'est pas une question de sympathie ou d'antipathie ! On a une responsabilité, quand on anime une émission de débats publics, de ne pas propager des thèses complotistes ou de ne pas donner la parole à des cerveaux malades."
"On ne peut pas dire ça !"
L'animateur de "Ce soir (ou jamais !)" fait alors un parallèle maladroit : "J'anime une émission du service public, si j'étais sur Fox News, je ferais comme vous, je déciderais que les gens qui nous regardent doivent entendre un certain son de cloche". La comparaison entre cette chaîne américaine outrageusement conservatrice et France Inter, plutôt marquée à gauche, n'a pas beaucoup plu à l'animateur de la matinale. "Non non non, on ne peut pas dire ça !", lâche Cohen, pas franchement aidé par Alessandra Sublet qui rappelle que "le CSA n'a jamais tapé sur Frédéric". Mais il lui rappelle que "on a le droit de penser ce qu'on veut dans les limites de la loi, le négationnisme c'est quelque chose."
"Toutes les opinions autorisées par la loi sont défendues par la constitution. Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé et ce n'est pas à moi, animateur de télévision, qui vais décider de ce qu'on a le droit de dire (...) Vous avez le droit de faire le tri, c'est votre responsabilité (...) Je m'interdis d'être le procureur ou le défenseur des uns et des autres (...) Il y a des gens que ça choque, je le comprends. Mais il ne faut pas regarder l'émission", lui répond Taddeï. Rappelant qu'en 657 émissions diffusées, "il n'y a jamais eu le moindre propos qui a été condamné." Si vous avez raté cet échange houleux, puremedias.com vous propose de le voir ci-dessus.