Un univers personnel et unique, des trucages foireux mais pleins de poésie, de belles histoires dans les méandres de l'inconscient et du cinéma. Michel Gondry, normalement, c'est ça. Du moins, c'était ça, jusqu'à ce documentaire assumé avec ses ratés, ses scènes à tourner, à retourner même si, au final, on garde tout.
Tout pour découvrir le docu et ses coulisses en même temps, sur la trace de sa tata Suzette, ancienne institutrice dans les Cévennes. Une tata pleine de joie de vivre et pourtant bien malheureuse avec son fils, un quinqua homo un peu paumé qui n'a jamais vraiment quitté son village. Une épine dans le coeur. Une tata touchante, aussi, la larme facile. Mais une tata quand même. Une tata comme vous, moi, pouvons en avoir une. Ce qu'elle a en plus, celle-là ? Une épine dans le cœur, on vous dit. Et une épine, ne cherchez pas, ça n'a pas grand intérêt.
C'est l'histoire de Jean-Yves coincé dans les chiottes
Dès la première minute, on se dit que la presse étrangère va encore parler d'un film typically french, avec ses bonnes scènes à table, de la choucroute et des huîtres autour d'une bouteille de rouge. Les vrais gens, quoi. Des gens que Gondry aime, c'est une évidence. La preuve, il nous fournit même son album de vacances, aussi ennuyeux la première demi-heure qu'une soirée diapo des vacances dans le Massif Central de tatie Thérèse.
Des discussions de petites vieilles autour d'une orangeade, beaucoup de témoignages, quelques maquettes, et, de temps en temps, du Gondry, du vrai, avec une animation en image par image. Un cousin coincé dans les toilettes par un séchoir, et voilà matière à une fière reconstitution comme si on venait de refaire la guerre de Troie dans les studios de Ouarzazate. Mais non, c'est simplement Jean-Yves coincé dans les toilettes. Et entre nous, il fait ce qu'il veut, Jean-Yves. Pas la peine d'ameuter tout le quartier. Et encore moins tout le ciné.
Note : 4/10