Les perches à selfies se passeront de Festival. Dans un long entretien accordé à nos confrères du "Film Français", le délégué général du Festival de Cannes annonce l'interdiction totale sur le tapis rouge de la pratique dite du selfie, qui consiste à se prendre en photo avec son téléphone portable. "Nous avons décidé avec Pierre Lescure (président du Festival, ndlr) de prohiber les selfies. En haut du tapis rouge, la trivialité et le ralentissement provoqués par le désordre intempestif créés par la pratique des selfies nuisent à la qualité de la montée des marches. Et donc au Festival tout entier" a-t-il notamment déclaré.
La pratique du selfie sur le tapis rouge était dans le collimateur de Thierry Frémaux depuis un petit moment. En 2015, il avait déjà indiqué que les "horribles selfies" seraient désormais prohibés sur les marches avant de faire machine arrière. "Nous n'avons pas les pouvoirs de police et nous surtout pas envie d'être coercitifs" avait-il à l'époque déclaré, jugeant la pratique "extrêmement ridicule et grotesque". Trois ans plus tard, et alors que la pratique est encore plus répandue, Thierry Frémaux a donc décidé de recourir à la manière forte pour l'éradiquer.
Fin des projections à la presse en avant-première
Ce changement pas si anecdotique - la durée de la montée des marches est savamment minutée - n'en est qu'un parmi un tas d'autres. Thierry Frémaux annonce ainsi une modification dans l'organisation des projections des films. La "première mondiale", en présence de l'équipe du film ne se fera désormais plus après les projections à la presse, aux professionnels et au public. "Elle sera le première projection de chaque film à Cannes" insiste Thierry Frémaux selon lequel le Festival veut "redonner toute leur attractivité et leur éclat aux soirées de gala".
Ce changement dans la grille des projections n'est pas anodin et risque de compliquer le travail des journalistes de la presse quotidienne. "Le film de 22h sera projeté à la presse le lendemain matin à Lumière" précise Thierry Frémaux, qui confirme qu'il espère ainsi "assister à un engouement renouvelé pour les journalistes-soiristes, grande tradition dans l'histoire du Festival". Le délégué général du Festival précise en revanche que "rien ne change pour les séances de compétition de l'après-midi et de 'Un certain regard'".