franceinfo, "C l'hebdo", présidentielle : Jean-Michel Aphatie détaille sa rentrée

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franceinfo, "C l'hebdo", présidentielle : Jean-Michel Aphatie détaille sa rentrée
Par Benjamin Meffre Journaliste
Passionné par les médias, l’économie et la politique, Benjamin est rédacteur en chef de puremedias.com dont il a intégré la rédaction en 2013.
Jean-Michel Aphatie
Jean-Michel Aphatie © Christophe Abramowitz/Radio France
puremedias.com a rencontré le nouvel intervieweur politique de franceinfo, qui est également depuis aujourd'hui le nouveau chroniqueur à "C l'hebdo" sur France 5.

Après un passage furtif à Europe 1, Jean-Michel Aphatie a posé cette saison ses valises à franceinfo. Le journaliste politique revient ainsi à ses premières amours : l'interview politique. Il retrouve par la même occasion un service public qu'il avait quitté en 2003 pour aller sur RTL.

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Depuis le début du mois, Jean-Michel Aphatie pilote ainsi une interview politique quotidienne diffusée simultanément dans la matinale de la radio franceinfo et sur la chaîne d'info publique. Il est épaulé dans sa tâche par Fabienne Sintès, Guy Birenbaum (franceinfo) et Gilles Bornstein (France Télévisions). puremedias.com a demandé au journaliste basque comment se passait son intégration au sein de la Maison ronde. L'occasion d'évoquer avec lui son arrivée dans "C l'hebdo"* sur France 5 mais aussi son regard sur la situation actuelle de Canal+.

Propos recueillis par Benjamin Meffre.

"J'aurais bien fait une deuxième saison sur Europe 1"

puremedias.com : Jean-Michel, vous n'aurez tenu qu'un an sans faire d'interview politique. Vous êtes vraiment accro ?
Jean-Michel Aphatie : Rires. Oui... Je suis accro... Pendant un an, j'étais un généraliste de l'info sur Europe 1. J'ai appris beaucoup de chose mais je préfère quand même la politique.

Pourquoi Europe 1 vous-a-t-elle "débranché" (pour reprendre votre expression) au bout d'une saison seulement ?
Pourquoi ? Je ne sais pas. Il faut leur poser la question. J'ai regretté un peu... D'autant que la rédaction d'Europe 1 est vraiment très sympathique. J'aurais bien fait une deuxième saison. En faire une seule, ça n'a pas de sens ! La dernière vague d'audience d'ailleurs, celle qui n'a pas été commentée à cause de l'affaire Fun Radio, était plutôt bonne !

Qu'est-ce que ça fait de revenir sur le service public 13 ans après en être parti, (de France Inter, ndlr) ?
La Maison ronde, c'est vraiment un lieu à part ! franceinfo plus particulièrement, est un lieu de travail très accueillant, très agréable. Après ça ne fait qu'un mois que je suis arrivé, peut-être qu'on s'engueulera plus tard (rires). Et puis refaire de l'interview politique, c'est forcément un plaisir !

Une interview à quatre, c'est plus facile ou plus compliqué qu'un face-à-face ?
C'est vraiment très différent. J'ai fait ça au "Grand Jury" du temps de RTL. On était trois à interviewer un responsable politique. J'ai donc déjà eu ces sensations-là. Une interview à plusieurs permet de davantage écouter. Je pilote l'interview et de temps en temps, on donne à son camarade. Ca permet d'écouter, d'être en embuscade. C'est plutôt rigolo ! C'est plus détendu à quatre globalement.

Voir son interview interrompue par deux rappels des titres comme c'est le cas sur franceinfo, n'est-ce pas horripilant ?
Pour être tout à fait honnête, on y était hostile au début. On a demandé à Laurent Guimier (patron de franceinfo, ndlr) de faire "sauter" l'un d'entre eux. A l'usage, on en est en fait très content. Ca permet de découper l'interview en trois parties, de mieux le "séquencer". C'est plutôt un apport qu'un inconvénient en fait. On peut s'appuyer dessus.

"'C l'hebdo', je trouve ça à la fois excitant et amusant"

Vous venez d'intégrer la bande de "C l'hebdo". Content de retrouver les anciens de Canal comme Anne-Sophie Lapix et Anne-Elisabeth Lemoine ?
Oui, très ! Ils m'ont appelé après le départ d'Aymeric Caron cette semaine pour me proposer un exercice qui m'avait beaucoup amusé du temps du "Grand Journal". Je vais être amené à commenter l'actualité politique de la semaine au sein d'une bande. J'ai évidemment dit oui. Cela m'amuse. Je trouve ça à la fois excitant et intéressant.

Quelle émission en dehors de "C l'hebdo" vous tenterait ?
Une émission comme "C dans l'air" par exemple, ça me ferait envie.

Pour animer ou être chroniqueur ?
Pour intervenir en tant que chroniqueur. Ca, ca me fait envie. Je l'ai dit par le passé à Caroline Roux et Bruce Toussaint. Ils ne m'ont pas appelé ! (rires)

De nombreuses nouvelles émissions politiques ont été lancées en cette rentrée d'année présidentielle. Avec pour l'instant des résultats très mitigés. N'y a-t-il pas trop d'émissions politiques à la télévision ?
Non, je ne pense pas. Je pense par exemple que les débats autour de la primaire à droite vont être très regardés. Ce qui est vrai, c'est que pour les émissions politiques, on court souvent après quelque chose qu'on n'attrape jamais. On pense qu'on peut renouveler le genre. On invente des studios, des mises en scène, en vain. La seule manière de renouveler une émission politique, c'est son présentateur et sa manière de poser les questions.

"Marine Le Pen aujourd'hui, c'est François Mitterrand à l'automne 1980"

Parlons un peu de la campagne politique en cours. Quel adjectif la définit le mieux selon vous ?
Déréglée. Le paysage politique est déréglé et la campagne l'est aussi du coup. Avec un résultat qui peut être tout à fait stupéfiant l'année prochaine. Marine Le Pen, à bien des égards, c'est François Mitterrand à l'automne 1980.

Mais sans les communistes dans sa besace...
Ce n'est pas faux ! Mais comme pour Marine Le Pen aujourd'hui, on disait de François Mitterrand qu'il n'avait pas de deuxième tour, que les communistes ne permettrait jamais son élection. Je pense que c'est une erreur de croire cela. Il est certes plus probable qu'elle n'ait pas de deuxième tour plutôt qu'elle n'en ait un. Mais affirmer à l'automne 2016 qu'elle n'en n'aura forcément pas, c'est une erreur.

Comment analysez-vous le phénomène Macron, devenu la nouvelle coqueluche des médias ?
Ce n'est pas un phénomène uniquement médiatique selon moi. C'est aussi un phénomène populaire. Macron a une carte : celle du renouvellement. Il lui manque le contenu. Il va chercher à l'apporter. Après, est-ce qu'il a le savoir-faire, le talent, pour mener une campagne électorale ? Je ne sais pas.

"Emmanuel Macron ressemble à Ségolène Royal en 2005"

N'est-ce pas le nouveau Jean-Jacques Servan Schreiber, du nom de ce journaliste devenu politique, incarnant une forme de renouveau à son époque, mais qui n'est jamais parvenu à peser politiquement ?
Je ne dirais pas ça. Après, bien sûr, il faut voir ce qu'il va proposer. Sous réserve du contenu, Macron ressemble plus selon moi à Ségolène Royal en 2005 en ce qu'il incarne le renouvellement.

Les mises en accusation de Nicolas Sarkozy se multiplient dans les médias ces derniers jours, de Patrick Buisson interviewé sur France 2 aux révélations de "Médiapart", en passant par l'enquête sur Bygmalion diffusée dans "Envoyé Spécial" hier. Un candidat entouré de telles suspicions pourrait-il selon vous se présenter dans un autre pays ?
Oui. Le soupçon n'est pas définitif. Il ne condamne pas. Ca laisse toujours la place au débat. On n'a pas de point d'appui sérieux et définitif pour dire à Nicolas Sarkozy : "Il faut arrêter". Donc il peut être candidat, bien sûr ! Est-ce que tout cela a un impact sur l'opinion ? Peut-être. Mais pas sûr... Sur Patrick Buisson, tout le monde a bien sûr le droit à la parole mais je ne pense pas que le 20 Heures soit forcément un lieu approprié pour lui. Le 20 Heures est un lieu de légitimation, de sacralisation. On ne peut pas y inviter n'importe qui.

Je vous entendais cette semaine sur franceinfo évoquer la phrase sur "les Gaulois" de Nicolas Sarkozy. Cela fait 15 ans qu'il procède à des transgressions contrôlées qui lui permettent d'imposer les termes du débat. Ne pensez-vous pas qu'il jubile en voyant les médias ne parler que de cette phrase depuis plus d'une semaine ? On a parfois l'impression que les médias n'ont pas de mémoire...
Vous ne tenez pas compte de la dimension de jeu qu'il y a de la part des médias là-dedans. Quand il le dit, il sait très bien comment les médias vont réagir. Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Ne pas réagir ? Dire : "On n'a pas entendu" ?

"Je voterai blanc en 2017, quel que soit le deuxième tour"

Votez-vous toujours blanc ?
Oui, depuis 1988. Je l'ai toujours fait. Quand je suis rentré en école de journalisme en 1986, je me suis dit que jamais je ne devais me retrouver en situation d'être en face d'un responsable politique pour lequel j'ai voté. Il faut que je sois libre, donc je vote blanc. Je ne veux pas qu'un responsable politique puisse penser que j'ai été son adversaire ou son partenaire. Et je voterai d'ailleurs blanc en 2017, quel que soit le deuxième tour. Que les gens décident !

Je crois savoir que vous allez bientôt publier un livre sur ces mêmes responsables politiques.
Oui, ça s'appellera "On prend (presque) les mêmes et on recommence". Il s'agira de portraits de ceux qui ont dirigé le pays depuis 1981 et de ceux qui veulent le faire maintenant. Il y en aura une dizaine en tout. Mon but est d'établir la culture politique mensongère avec laquelle on vit en France. Elle nous amène dans un déni de réalité très important qui est la source de nos problèmes selon moi.

Avec l'idée de dire qu'il n'y a pas assez de renouvellement de la classe politique ?
Avec l'idée de dire qu'il y a trop de mensonges. On est bouffé par le mensonge ! Le renouvellement, de fait, il n'y en a pas. C'est peut-être regrettable. C'est surtout une question de culture politique. Au Royaume-Uni par exemple, David Cameron ne reviendra jamais au pouvoir. En France, on revient tout le temps. La défaite est valorisée. On dit que ça forge les hommes. Donc le renouvellement : je ne sais pas. En revanche, chaque mandat présidentiel a été conquis sur des formes de mensonge. Comme l'action est très éloignée du discours, elle produit de la déception qui se concrétise par une valse des sortants. C'est une calamité ! En Allemagne, la question est de savoir si Angela Merkel peut faire un quatrième mandat ! Nous, on en est loin !

Est-ce que ce reproche du "On prend les mêmes et on recommence" ne peut pas être adressé à l'éditorialisme politique français. Quand je regarde des documentaires d'histoire politique, je vois par exemple Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach poser des questions au président Valéry Giscard d'Estaing il y a plus de quarante ans. J'allume ma radio en 2016, j'entends toujours ces deux mêmes journalistes commenter l'actualité politique...
Est-ce que les enjeux sont les mêmes ?

Non, mais quand même...
On peut considérer qu'un chef d'entreprise prend sa responsabilité. Il confie quelque chose à quelqu'un avec certains objectifs. Quand un chef d'entreprise recrute Léa Salamé, il a un objectif de renouvellement. Quand il me recrute moi, il n'a pas d'objectif de renouvellement (rires). Il en a sans doute d'autres...

Lesquels alors ?
Ca, il faut lui poser la question !

"Le 'Petit' et 'Grand Journal' ont perdu la flamme"

Vous avez été un des visages des temps fastes de l'access de Canal+. Ca vous fait quoi de le voir dans cet état aujourd'hui ?
Je suis forcément un peu triste. Je pense que Canal est une entreprise qui a une culture formidable, encore aujourd'hui d'ailleurs. Le "Petit" et "Grand Journal" ont perdu la flamme. Il faut qu'ils réinventent quelque chose. C'est un peu en bout de course.

Changer les animateurs et les équipes tout en gardant la marque, n'est-ce pas une erreur ?
Je ne sais pas. Canal a une histoire dans ce domaine. Regardez "Nulle part ailleurs", ils ont essayé de maintenir la marque pendant très longtemps alors qu'elle s'affaiblissait. En fait, il ne trouve la solution que quand il change tout - sans véritablement changer d'ailleurs - avec "Le Grand Journal" de Michel Denisot.

Vous comprenez la stratégie de Vincent Bolloré pour la chaîne ?
Il a récemment remis tout en clair d'abord. C'est plus intelligent je trouve que le mélange clair-crypté du début. Ensuite, les questions qu'il se pose ne sont pas toutes bêtes. Pour qui vend-on cher une chaîne contestée sur les droits sportifs et le cinéma ? Ce sont de vrais défis ! Après, je ne connais pas Vincent Bolloré personnellement ni ce qu'il a en tête. Mais il y a sans doute plein de choses à réinventer et si je devais formuler un voeu, ce serait qu'il trouve ! Parce que c'est une boîte formidable ! Moi, j'adorais la culture de Canal. Il faut être comme Eric Zemmour pour dire que c'est un truc de bobos. Canal, c'est au contraire l'expression extrêmement raffinée de ce qu'est l'esprit français.

* Une émission dans laquelle Julien Bellver, rédacteur en chef de puremedias.com, est également chroniqueur

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