D'une pierre deux coups : on a rendu hommage au Freddy sort de la nuit, celui de 1984 signé par le cultissime Wes Craven, qui n'avait pas peur du mauvais goût ; et en même temps, on propose un film d'horreur qui change un peu des The Descent et Saw, qui nous ont blasés à mort des films gore. Bonne nouvelle, le nouveau Freddy s'adresse toujours aux jeunes. Mauvaise nouvelle, il ne fait plus aussi peur, mais il a gagné en effets spéciaux impressionnants.
Le scénario a été vite ficelé et n'est pas plus recherché qu'un menu Maxi Best of. Il est du type « genèse du personnage » comme pour Hannibal Lecter : les origines du mal. Vous savez, c'est la recette classique : cette cassette que vous n'auriez pas dû regarder, ce message qu'il ne fallait pas recevoir sur votre portable (ou dans ce cas, le fait qu'il ne fallait pas vous endormir) sinon il vous arrive des trucs ; personne ne pourra vous sauver ; si vous vous en sortez, vous ne serez plus jamais le même... Et puis, on le savait que Freddy allait gagner, il est le seul à avoir des mains en forme de griffes métalliques comme Edward aux mains d'argent.
Exit Robert Englund, Freddy n'est qu'un petit minable, mais la tension monte...
Les jeunes acteurs ont été embauchés à la va-vite sans y regarder de trop près. Vite partis, ils ont peu d'âme, même les deux derniers. C'est une grande déception de ne pas retrouver Robert Englund. Quel intérêt de refaire ce qui était déjà mauvais dans les années 1980, si ce n'est pour au moins retrouver ce légendaire tueur psychopathe ? Jackie Earle Haley, qu'on avait vu dans Little Children comme le psychopathe qui vide la piscine de ses occupants dès qu'il se pointe, a pris sa place, mais il a toujours le même pull rayé.
Freddy devient une sorte de petit minable, et il n'est pas très intéressant de découvrir qu'il a bien mérité sa figure de pizza. Le film n'a pas su trouver le bon ton : les révélations sordides l'emportent sur l'horreur. Quelques scènes bien gore nous rappellent pourquoi on est venu voir le film, comme une mare de sang qui sort du plafond pour s'abattre sur le lit... mais encore ? Tout est trop facile et léger, et personne ne s'est soucié de la vraisemblance.
Les amateurs de la série des Freddy regarderont le film avec un plaisir coupable : il n'est pas plus mauvais que les autres. Le rythme rapide ne faiblit pas et notre taux d'adrénaline monte. Ceux qui pensent qu'un film d'horreur digne de ce nom doit être en même temps un nanar pur et dur seront bien servis. Et puis, s'il faut choisir entre un autre Freddy ou un autre Twilight...