Une cote de confiance au plus bas. Comme chaque année à la même période, le 32e baromètre de la confiance des Français dans les médias*, réalisé par l'institut Kantar pour le quotidien "La Croix" a livré son verdict. Principal enseignement de cette étude : si les Français ont retrouvé un appétit pour l'information (67% de l'ensemble de la population, mais seulement 49% des 15/24 ans), ils n'ont paradoxalement jamais aussi peu fait confiance aux médias dans leur ensemble, tous supports confondus.
De fait, tous les supports, à l'exception d'internet, sont en baisse : la radio est le support jugé le plus crédible à 50% (-6 points par rapport à 2018), suivie par la presse écrite (44%, -8 points) et la télévision (38%, -10 points). Malgré cette suspicion, les Français sont encore 46% à privilégier le petit écran pour s'informer, devant internet (29%) et la radio (18%). La confiance accordée à la profession de journaliste est également à un niveau préoccupant : 69% des personnes sondées estiment que les titulaires de la carte de presse ne sont pas indépendants des partis politiques et du pouvoir. En parallèle, 39% jugent que les violences à l'encontre des journalistes ne sont "pas vraiment justifiées" dans le contexte du mouvement des Gilets jaunes.
Les Gilets jaunes dans le viseur
Le traitement médiatique du mouvement des Gilets jaunes semble cependant avoir cristallisé les mécontentements puisque 32% seulement sont satisfaits par la couverture médiatique de ce mouvement social et 51% estiment qu'il a été "mal traité". 79% estiment cependant que les médias ont pour l'occasion accordé la parole à des personnes qu'on ne voit pas habituellement, mais pour 67% d'entre eux, l'événement a été dramatisé et 52% pensent que trop de temps de parole a été laissé à des personnes exprimant un point de vue extrême.
Pour s'informer à cette occasion, les personnes sondées ont privilégié les journaux télévisés (64%) et la radio (38%). Les chaînes d'information en continu, qui ont abondamment traité du conflit, n'apparaissent qu'en troisième position (37%). Mais ce suivi ne leur a pas pour autant permis d'y voir plus clair pour 54% des personnes qui ont répondu à l'étude.
Trop de Johnny, pas assez d'environnement
Enfin, parmi les événements ayant marqué 2018, 88% estiment que les médias ont trop parlé des remous autour de l'héritage de Johnny Hallyday ; 60% déplorent un trop-plein médiatique autour de l'affaire Benalla et 47% en ont eu assez de voir évoquée la victoire de la France en Coupe du monde mais dans le même temps, 47% pensent que les médias en ont parlé dans un proportion correcte. Dans les sujets qui auraient demandé un meilleur traitement de l'avis des personnes sondées, la marche pour le climat organisée dans de nombreuses villes arrive en tête à 54%, suivie par les scandales pédophiles dans l'église catholique à 49%.
* Etude réalisée entre le 3 et le 7 janvier derniers, à partir d'un échantillon national de 1.000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Les entretiens ont été réalisés en face à face.
