





Artiste touche à tout, Helena Noguerra n’avait pas encore succombé aux sirènes du feuilleton quotidien. En incarnant Louise Bartoli, l’héroïne de "Nouveau jour", le nouveau feuilleton que M6 propose du lundi au vendredi à 20h35, elle y remédie. Une manière pour elle de poursuivre une histoire entamée dès les années 1990 avec la chaîne, alors que la jeune mannequin présentait des émissions telles que "Plus vite que la musique". Récemment, les téléspectateurs ont pu la voir dans un épisode de "Capitaine Marleau" sur France Télévisions mais aussi aux côtés d’Eric Cantona dans "Brigade anonyme", déjà sur la Six. Cette fois, elle incarne Louise qui a repris les rênes du palace familial, suite à la disparition de son père. Au grand dam de certains membres de sa famille. Interview.
Propos recueillis par Anne Lenoir
Puremedias : Pourquoi avez-vous accepté de jouer pour la première fois dans un feuilleton quotidien, alors que vous l’aviez toujours refusé jusqu’à présent ?
Helena Noguerra : Peut-être qu’avant j’ai pu me sentir un peu trop jeune ou j'avais envie de garder une certaine forme de liberté pour pouvoir faire du théâtre ou chanter. Et, puis à un moment, on décide de se poser un peu plus. Le fait que le tournage ait lieu dans la région de Montpellier, à ce moment de ma vie personnelle, était également une bonne chose. Il y a aussi le projet en lui-même : là, il s’agissait de jouer le premier rôle dans une création avec l’opportunité d’inventer quelque chose de toutes pièces.
Avez-vous été surprise que M6 fasse appel à vous pour incarner son nouveau feuilleton quotidien ?
Je ne me suis pas posé la question comme ça. M6 est la chaîne où j’ai débuté et cette fidélité est importante à mes yeux. C’est un peu comme une histoire de famille qui continue quelque part.
Qui est Louise, votre personnage ?
Elle tient un hôtel 4 étoiles, un domaine avec des vignes. C’est une femme de tête assez autoritaire qui se sent responsable de ses employés, de son fils, de son mari. C'est vraiment une chef de clan et qui tient ses troupes d'une main de fer dans un gant de fer.Il y a un petit peu de velours mais on ne le voit pas tout de suite.
"Louise a une dureté peu habituelle dans les rôles que j’ai pu incarner"
Helena Noguerra
Comment l’avez-vous façonnée ?
Avec la costumière, on est parties sur quelque chose d'assez sobre, d'élégant, pas trop sexy, d'assez neutre, avec une espèce de rigueur. Une fois que j’ai reçu les premiers textes, j’ai travaillé avec les coachs avec qui je collabore habituellement. On m’a souvent proposé des rôles de la fille très sympa. Comme je rigole beaucoup et ai un tempérament volubile, cela a souvent été exploité dans les comédies que l’on m’avait proposées. Cette fois, mon personnage a une forme de dureté peu habituelle dans les rôles que j’ai pu incarner. Le public peut, peut-être, être un peu surpris.
Le tournage a débuté voilà plusieurs mois désormais. Comment se déroule-t-il ?
La première semaine a été très impressionnante. On avait l’impression d’être dans une véritable machine à laver. Puis, on commence à se décontracter un peu plus au fil du temps. Sur un unitaire ou un long métrage, on sait exactement ce qui risque d’arriver au personnage. Là, on découvre véritablement au fur et à mesure. Au fur et à mesure, on le fait sien et il devient de plus en plus facile à incarner. Maintenant j'ai une joie folle à me réveiller le matin, à me dire que je vais jouer Louise. Elle m'excite, elle m'interpelle, j'ai envie de trouver de plus en plus de choses et c'est très excitant de se dire qu'on a, pas toute une vie, mais un long temps pour déployer quelque chose d'un personnage. C’est assez inédit pour moi.
Jouer dans une quotidienne implique aussi de faire des sacrifices sur d’autres activités…
C’est vrai que cela nous accapare entièrement. Pour l'instant j'écris moins. Finalement ça me fait du bien aussi, à un moment dans ma vie, d’être moins créatrice. Je me mettais toute seule la pression de devoir toujours produire quelque chose. Or, je suis très concentrée sur 'Nouveau jour', une nouvelle expérience qui me plaît.
Quel regard vous portiez sur les fictions quotidiennes ?
Enfant, quand nous allions en vacances au Portugal, mes grands-parents, mes tantes regardaient les télé novelas importées du Brésil. Cela me fascinait.
"J’essaye d’être libre en toute occasion"
Helena Noguerra
Si le succès est au rendez-vous, "Nouveau jour" est appelé à être diffusé pendant des années. Cela vous effraie ?
Cela peut avoir à la fois un côté assez rassurant d’imaginer avoir du travail sur du long terme mais aussi assez effrayant de se dire que je risque de rester enfermée dans un tel projet. Mais j’essaye d’être libre en toute occasion. Ma liberté, elle est là de manière tacite. Si vous avez un acteur qui n'a plus envie d'être là, ça ne marche pas non plus de le contraindre à rester. C'est comme un bail ou un mariage, lorsque l’on signe, on s’engage . C’est beau de rêver, mais on sait très bien que quand l'amour ne sera plus là ou si on veut déménager, on pourra toujours s’en aller. Et puis, il y a toujours moyen de s’éclipser quelques temps. Comme c’est un paquebot gigantesque qu’il faut faire naviguer, bien sûr qu’il faut prévenir en amont. Cela m’arrivera sans doute.


