

Elle avait été créée à son initiative. La commission d’enquête parlementaire relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité avait été lancée en mai 2024 sur demande de Judith Godrèche, figure du #MeToo du cinéma français après avoir dénoncé les agissements des réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot à son égard, les accusant début 2024 de l’avoir violée lorsqu’elle était mineure. Ce mercredi 9 avril 2025, l’instance de l’Assemblée nationale a finalement rendu public son rapport après six mois d'auditions et cinq mois d’enquêtes. Présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, elle émet 86 recommandations pour freiner "la machine à broyer les talents". Face à cette publication, l’actrice s’est dite "assez émue" alors qu’elle était invitée sur la chaîne Franceinfo ce matin pour en parler.
"Ce rapport, je l'attendais, il est impressionnant et assez terrifiant, a-t-elle jugé. Mais je n'en suis pas étonnée parce que je ne m'attendais pas à mieux." La comédienne a exhorté les responsables politiques à agir. "Il est important maintenant que le monde politique s’en empare et que plus personne ne puisse dire : on ne savait pas", a-t-elle estimé. Et d’appeler à ce que ces propositions "se traduisent en loi, en législation, qu'elles ne soient pas rangées dans les bureaux de l'assemblée nationale".
Après avoir interrogé plus de 350 personnalités du cinéma, de l'audiovisuel ou du spectacle vivant, dont les comédiens Gilles Lellouche, Jean Dujardin et Pierre Niney, la commission a jugé que "les violences morales, sexistes et sexuelles dans le monde de la culture [étaient] systémiques, endémiques et persistantes". Pour tenter d’y mettre fin, elle préconise une réglementation renforcée des castings, un meilleur encadrement du travail des enfants dans l’audiovisuel, et une interdiction de la sexualisation des mineurs à l’écran.
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Elle propose aussi d’imposer aux employeurs de signaler les faits de violences ou harcèlement sexuel portés à leur connaissance pour briser une "omerta", selon les mots de Sandrine Rousseau sur France Inter. "Neuf dixièmes" des personnes que la commission a souhaité entendre "ont refusé de venir par peur et parce qu'elles étaient terrorisées pour leur carrière". De son côté, la ministre de la Culture Rachida Dati a fait savoir par une source gouvernementale qu’elle considérait ces questions comme "une priorité" et qu’elle n’avait "pas attendu ce rapport pour agir".