"Je m'inscris en faux sur son manque de légitimité" : Guillaume Debré, patron de LCI, assume d'avoir offert une tribune à Louis Sarkozy

Le vendredi 6 juin 2025, LCI déménage. Fini le lointain canal 26, la chaîne info du groupe TF1 hérite du canal 15, actuellement occupé par BFMTV. Avant de revenir sur ses ambitions éditoriales pour la saison à venir –dans un article publié ce dimanche 1er juin – Guillaume Debré, patron de LCI, a expliqué, lors d'une rencontre avec la presse à laquelle Puremédias a assisté le 15 mai dernier, ce qu'il a motivé à recruter Louis Sarkozy. La légitimité du fils de Nicolas Sarkozy – lui-même proche de Martin Bouygues, président de la maison mère du groupe TF1 – pour s'exprimer sur l'actualité a été mise en cause, à la rentrée dernière.

"Je m'inscris en faux sur le manque de légitimité de Louis Sarkozy", a balayé d'entrée l'ancien reporter de TF1, qui rappelle qu'avant de débattre face à Raquel Garrido dans "18h David Doukhan", "duel" hebdomadaire diffusé chaque samedi depuis le 8 mars 2025, le fils de Nicolas Sarkozy a participé au dispositif de la campagne présidentielle américaine. "Darius Rochebin l'avait repéré sur les réseaux sociaux. Ce qui nous a intéressé, c'est qu'il a vécu aux États-Unis" (dans la lointaine banlieue de Washington, dans le Maryland, où il était établi avec son épouse, Natali Husic, une Croate fille de diplomate, ndlr)", a répliqué Guillaume Debré.

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Le patron de LCI, fin connaisseur des États-Unis, de refaire le film : "Ce que je voulais, en septembre 2024, c'est arrêter de dire que Kamala Harris allait forcément remporter la présidentielle américaine et expliquer pourquoi Donald Trump pouvait gagner. Louis Sarkozy a une compréhension des États-Unis, des phénomènes politiques qui sont à l'œuvre là-bas. Il est réaliste sur l'international et conservateur politiquement. C'est ce regard qui nous a intéressés. Il a donc fait la campagne présidentielle américaine avec nous. Ce n'est qu'après que nous lui avons demandé d'animer ce duel avec Raquel Garrido".

Au nom de "l'inévitable polarisation de la société française". "Nous voulons du débat, de l'échange d'idées, de la gourmandise mais ce duel ne doit "pas virer à la foire d'empoigne", a prévenu Guillaume Debré. Ce fut pourtant le cas à plusieurs reprises, notamment lors d'un débat sur le voile, repéré le 22 mars dernier par "Le Figaro".

Louis Sarkozy, en particulier, a été "rattrapé par la radicalité surjouée des talk-shows", a écrit de lui "Le Monde" le 13 février 2025 quand l'essayiste a lancé à propos du Hezbollah et du Hamas : "Qu’ils crèvent tous ! Israël fait le travail de l’humanité", a-t-il affirmé en effet face à Darius Rochebin le 26 septembre 2024. "Nous avons engueulé Louis Sarkozy" après cet épisode.

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"Ce n'est pas du tout l'aspérité que je veux. Il l'a très bien compris et ne l'a plus jamais refait sur LCI", a répliqué Guillaume Debré. Sur LCI, peut-être. Mais dans le même portrait du "Monde", cité plus haut, Louis Sarkozy a indigné SOS Racisme en déclarant : "Si j’étais aux manettes et que l’Algérie arrêtait Boualem Sansal, je brûlerais l’ambassade, je stopperais tous les visas, j’augmenterais de 150% les tarifs douaniers", avait-il lâché. Ces propos avaient été signalés à la justice.