

Thierry Ardisson continue d'assumer tous ses choix. Sa carrière, émaillée de gros succès mais aussi de passages à vide, a d'ailleurs été saluée par une Légion d'honneur, remise en avril 2024 des mains d'Emmanuel Macron. Or, plusieurs artistes s'étaient élevés contre cette décoration, qu'elles avaient qualifié de "honte", eu égard aux interviews polémiques menées par l'homme en noir dans ses émissions. "C'est une gifle", avait notamment réagi l'écrivaine Christine Angot dans une tribune publiée dans "Libération". L'autrice avait dénoncé "l'humour-humiliation" prôné par le service public et l'une de ses ex-figures phares, alors que des rires étaient survenus sur le plateau de "Tout le monde en parle" au moment où elle venait parler de ses livres témoignant de l’inceste dont elle a été victime enfant par son père.
À nouveau dans la lumière, à l'occasion de la sortie de son nouveau livre autobiographique, l'ex-acolyte de Laurent Baffie est revenu dans les colonnes du "Parisien" sur ces critiques. Nos confrères l'ont d'abord interrogé sur les extraits de ces émissions qui ressortent régulièrement, comme cela a été le cas pour le documentaire Netflix "De rockstar à tueur : le cas Cantat", où on peut le voir interroger le frère du chanteur, condamné pour le meurtre de Marie Trintignant. "Tout le monde à droit à un avocat, même Klaus Barbie. Et j’estime qu’à la télévision, on doit donner la parole à tout le monde. On me reproche d’avoir reçu le frère de Cantat qui estime que Marie Trintignant avait, elle aussi, des défauts. Et le fait qu’à l’époque, on n’utilisait pas le mot 'féminicide'. J‘assume puisque mes archives sont toutes disponibles sur Internet", rappelle-t-il.
La discussion a alors dérivé sur les femmes qui ont signé la pétition contre sa Légion d'honneur, mais "qui sont toutes revenues dans (s)mes émissions", afin d'assurer la promotion de leur dernier projet. "Aujourd’hui, elles disent que je les ai sexualisées avec des questions osées que j’ai posées à tout le monde, y compris à Michel Rocard. Je n’ai pas attendu Christine Angot pour être féministe et je n‘ai pas de #MeToo sur le dos", s'est défendu l'as de l'interview formaté, avant de révéler la décision radicale prise à la suite de cette controverse. "Alors j’ai décidé d’attaquer en justice car je ne vais pas me faire traiter de mec abject par des femmes que j’ai vu deux fois dans ma vie, à chaque fois sur un plateau de télévision, avec 15 caméras", fait-il savoir.
Après avoir fêté mi-décembre 2023 les 20 ans de "93 Faubourg Saint-Honoré", Thierry Ardisson sera une nouvelle fois à l'honneur sur Paris Premiere, ce vendredi 9 mai. L’animateur et producteur de 76 ans s'est offert une ultime virée nocturne dans les rues de la capitale pour célébrer le 30e anniversaire de "Paris dernière". "Refaire cette émission des années plus tard m'a plu. J'ai retrouvé une certaine excitation", a confié l'adepte de ces traversées en quête de rencontres incongrues. En revanche, il ne renouvellera pas l'opération pour les 30 ans de "Tout le monde en parle". "Je ne peux pas refaire l’émission, ce n’est pas possible. D’Ormesson est mort, Gainsbourg et Karl Lagerfeld aussi. Les Américains ne viennent plus. Tout le monde est terrorisé par les réseaux sociaux… Dès que les gens disent un truc, à la sortie du tournage, ils demandent que ce soit coupé. Quand je vois le casting des talk-shows d’aujourd’hui, je suis heureux de ne pas être obligé d’en faire un", assure l'homme en noir.