Rentrée décisive pour Jean-Luc Hees. Le PDG de Radio France entame la dernière année de son mandat, puisque celui-ci se termine en mai prochain. Pour l'heure, il refuse de se déclarer candidat à sa propre succession mais dresse un bilan de ses quatre années aux commandes de la maison ronde.
Invité du Buzz Média Orange-Le Figaro, le dirigeant a minimisé la perte d'audience enregistrée la saison dernière par France Inter, dont la grille n'a été remaniée qu'à la marge avec notamment l'arrivée de Frédéric Mitterrand. "France Inter est une radio très fusionnelle entre l'antenne et ses auditeurs. Avant de tout changer, il faut examiner ce qui se passe. Il y a eu un changement de gouvernement et une grève de l'antenne nous a fait perdre 900.000 auditeurs et nous n'en avons retrouvé qu'environ la moitié. France Inter a connu un pic à 5,7 millions d'auditeurs en 2012 et aujourd'hui, la station est revenue à 5,4 millions, ce qui est toujours au-dessus du niveau qui existait lors de mon arrivée", a déclaré le dirigeant qui a refusé d'admettre que cette désaffection était liée au départ de l'Elysée de Nicolas Sarkozy.
"Cela serait trop simple de dire que c'est une radio de gauche"
"Cela serait trop simple de dire que c'est une radio de gauche. (...) France Inter a une histoire, un ton, une culture et cela produit un certain bruit. Il y a des moments où ce bruit est en phase avec ce qui se passe dans le pays, d'autres non. Il faut prendre de la distance et se demander si on doit changer la ligne éditoriale et la qualité journalistique", a-t-il indiqué avant de préciser qu'il refusait certaines compromissions. "Je ne vais pas mettre un horoscope à 7h55 pour gagner 200.000 auditeurs. Ce n'est pas notre mission."
Jean-Luc Hees, dont le budget 2014 est en baisse de 0,4%, estime qu'il pourra maintenir les 4.619 emplois de son groupe. Il refuse de fermer le Mouv', la radio jeune du groupe, dont les audiences sont pourtant très faibles. "Nous sommes un service public qui ne peut pas abandonner tout un pan de la population en disant qu'il n'arrive pas à l'atteindre. Il y a quelques millions de jeunes qui ont besoin qu'on les informe, qu'on les aide et qu'on les cultive. Il faut repenser l'offre avec plus d'émissions de talk le matin, le midi et le soir pour parler des sujets et des problèmes pratiques qui les concernent." Du coup, le PDG a demandé à Joël Ronez, le directeur du numérique du groupe, de reprendre les manettes de la station pour lui faire trouver de nouveaux publics.