Un tweet qui lui coûte cher. Le tribunal de Versailles a condamné ce jour le polémiste d'extrême droite Jean Messiha à 1.500 euros d'amende pour injure envers le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot. L'ancien cadre du Rassemblement national devra en outre verser 2.000 euros au représentant de l'Etat en réparation du préjudice moral subi. Cette affaire remonte au mois de février dernier : Jean Messiah, un habitué des plateaux de CNews et de C8, avait alors publié un message sur Twitter relatif à Jean-Jacques Brot.
"Dans les Yvelines, les islamistes ont un ami"
Un message dans lequel on pouvait lire : "Dans les Yvelines, les islamistes ont un ami. Le préfet Brot qui n'est pas content que Didier Lemaire révèle la réalité de l'occupation islamique de la ville de Trappes. La collaboration des préfets, un triste retour des heures les plus sombres". L'auteur du tweet faisait référence au professeur de philosophie Didier Lemaire qui, s'estimant menacé, avait un peu plus tôt déclaré que la commune était "tombée aux mains des islamistes".
Des propos qui avaient provoqué un vif débat dans lequel était entré le préfet des Yvelines, interrogé par "Le Monde". "Trappes est un terrain difficile et délicat, nous faisons de la dentelle et voilà que M. Lemaire arrive avec un bulldozer et saccage nos efforts", avait déploré Jean-Jacques Brot, s'attirant ainsi les foudres de Jean Messiha. Dans un communiqué publié le 10 février, le préfet avait fait une mise au point en justifiant ses propos par son "franc-parler" et en jugeant contreproductifs les propos du professeur de lycée.
Lors de l'audience le mois dernier, Jean Messiah avait estimé que le préfet des Yvelines était sorti de son devoir de réserve en s'exprimant sur Didier Lemaire. Pour lui, son tweet ne relevait pas de l'injure, mais d'une "réponse un peu hardie et outrancière". Le procureur Philippe Toccanier avait pour sa part déploré l'attitude de Jean Messiah, présent "sur les plateaux télé ou dans des salons confortables" et non pas "en première ligne" sur le terrain pour s'exprimer en connaissance de cause. Le parquet avait requis 12.000 euros d'amende à son encontre.