C'est un véritable coup de gueule qu'a poussé Pierre Fulla contre ses anciens collègues de France Télévisions. Invité hier de la chaîne spécialisée Sport365, l'ancien commentateur sportif des JO d'Albertville et de Nagano a ainsi appelé les commentateurs des JO de Sotchi à plus de retenue. "On a atteint un phénomène de saturation", a-t-il ainsi expliqué à propos des journalistes du service public.
"Numéros de claquettes" pour "se faire mousser"
"Je pourrais porter plainte auprès de France Télévisions pour pollution sonore. Les commentateurs ne se rendent plus compte que les téléspectateurs les écoutent. Ils font leurs numéros de claquettes chacun dans leur discipline croyant peut-être sortir de l'anonymat" a taclé Pierre Fulla, accusant un peu plus tard ses anciens collègues de se "mettre à la place de l'évènement pour se faire mousser".
Et l'ancien commentateur moqué par "Les Guignols de l'info" de donner un exemple : "Certains exagèrent. Je pense évidemment à Nelson Monfort qui profite du patinage pour en faire un numéro personnel. Je trouve ça indécent et ça agace les téléspectateurs". Avant de tacler de nouveau le complice de Philippe Candeloro : "Que Monfort nous fasse un inventaire de l'encyclopédie des grandes phrases de poètes à chaque fois qu'un patineur ou un couple descend sur la glace, je trouve ça un peu superficiel et pas très professionnel. Je ne suis pas le seul, le site de France Télévisions doit être saturé de protestations parce que les commentateurs prennent la place de l'événement".
Pierre Fulla n'a pas tort. Depuis le début des JO de Sotchi la semaine dernière, les réactions de téléspectateurs mécontents se multiplient sur le web. Nombreux sont ceux protestant contre le chauvinisme, l'imprécision ou la maladresse des commentateurs de France Télévisions.
A l'image d'une séquence, évoquée par Rue89, dans laquelle Jérôme Alonzo interroge Perrine Laffont, 15 ans et 14e de l'épreuve de ski de bosses. "Le plus dur, c'est de savoir que t'y es plus ou qu'elles y sont encore ?" a demandé le consultant à la jeune fille en larmes. Avant de relancer: "Là, si tu pouvais avoir une baguette magique, qu'est-ce que tu ferais ?".
"Je connais un anaconda"
A cela s'ajoute des critiques virulentes pour sexisme et "beaufisme" contre le duo Nelson Monfort-Philippe Candeloro en charge de commenter le patinage artistique. "Ce sont des jeunes femmes extrêmement fines, extrêmement jolies, extrêmement élancées, dont l'aérodynamisme n'a d'égal que le charme" s'est par exemple enthousiasmé Nelson Monfort, cité par Rue89.
Dans un style plus brut de décroffrage, Philippe Candeloro s'est lui aussi illustré par des saillies particulièrement bien senties : "Je connais un anaconda qui serait bien allé embêter cette Cléopâtre canadienne" ou "Vous pourrez lui dire que c'est pas la seule à être excitée, elle a un joli sourire cette patineuse". Sans oublier : "Elle a des airs de Monica Bellucci, avec un peu moins de poitrine, mais bon...".
