Adapté du comics de Romita et Millar, Kick-Ass raconte l'histoire de Dave Lizewski, geek puceau et asocial (c'est devenu un pléonasme), gavé de comics, et qui ne vit que pour ce monde de super héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass –, se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir.
Film indécis et bancal, Kick-Ass hésite entre le pastiche des films de super héros (Spider-Man et Batman en prennent pour leur grade) et un film d'action survitaminé assez gore dans son traitement. Comme si un sous Joe Dante se transformait en Tarantino dès qu'une scène d'action se profile. Puis vient un autre problème, majeur, celui-là : le personnage principal, Kick-Ass lui même.
Un super héros pas super…
Car franchement, qu'est-ce qu'on en a à faire de ce super zéro, sorte de sous-Spiderman du pauvre, qui n'a aucun super pouvoir ? A part quelques scènes sympathiques (quand il essaie de sauter comme Spider-Man), on peine à éprouver une quelconque empathie pour ce personnage mollement interprété par Aaron Johnson. Quand à l'histoire d'amour (couchera ? couchera pas ?), on s'en contrefout totalement.
On enrage aussi de voir encore Christopher Mintz-Plasse (Supergrave), acteur nullisime au demeurant, porté aux nues par les fans de la troupe de Judd Apatow, et qui prête ici sa tronche d'ahuri à un film qui n'en avait pas besoin. Heureusement que Matthew Vaughn (ou plutôt les dessinateurs, car le film est tiré d'un comics), a eu la meilleure idée du monde : Hit-Girl. Elle vaut à elle seule le ticket du film.
... mais une super héroïne jubilatoire
Secondé par un très bon Nicolas Cage (déguisé en Batman hardcore), Chloe Moretz nous offre en Hit-Girl une performance hallucinante et renvoie illico le personnage principal à sa bouffonnerie. Il suffit de voir sa première apparition, ou elle découpe tout le monde en rondelles, pour se rendre compte de l'ingéniosité du personnage. Des super héroïnes comme ça, on en veut tout les jours, car les meilleurs scènes du film viennent d'elle. Le personnage offre une bouffée d'air frais au film en le rendant (très) politiquement incorrect. Un bon gros doigt d'honneur à la bien-pensance qui ne fait pas de mal.