Les investisseurs commencent à s'inquiéter des résultats de Snapchat. Jadis nouvelle star de la Silicon Valley capable de refuser une proposition de rachat alléchante de Facebook, l'application de messagerie à destination des millennials peine désormais à convaincre de sa viabilité économique, comme le rapporte Les Echos.
Hier, la maison mère de l'application, Snap, a ainsi publié des résultats pour le deuxième trimestre jugés décevants. Elle affiche ainsi un chiffre d'affaires de 181,7 millions de dollars entre avril et juin, soit un montant inférieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur 186,2 millions. Les pertes de Snap se sont encore creusées de 443 millions de dollars au deuxième trimestre, après déjà près de 2,2 milliards de dollars de pertes au premier trimestre. Ces dernières s'expliquent cependant en partie par l'acquisition du réseau social géolocalisé français, Zenly, pour près de 300 millions de dollars.
Ralentissement de la croissance du parc d'utilisateurs
Surtout, Snapchat voit la croissance de son nombre d'utilisateurs actifs, une donnée clef pour les investisseurs, ralentir. L'application en a ainsi gagné 7 millions sur la période, en hausse de 4,2% contre une progression de 5% au trimestre précédent. Conséquence de ces résultats, le titre Snap a immédiatement plongé en bourse. Dans les échanges électroniques, après la clôture de la séance officielle, l'action s'effondrait de plus de 12% à 12,11 dollars, soit très en-dessous de son cours d'introduction de 17 dollars en mars dernier.
Les investisseurs semblent ainsi s'interroger sur la capacité de la firme d'Evan Spiegel à transformer son audience en revenus, une bascule qu'est parfaitement parvenu à faire Facebook en son temps. En pleine forme, le grand frère californien concurrence d'ailleurs de plus en plus frontalement Snapchat et n'hésite pas à copier les fonctionnalités qui ont fait son succès, comme les stories sur Instagram par exemple. La messagerie éphémère pourrait ainsi à terme perdre son avantage comparatif initial. De quoi faire repenser au chèque de 3 milliards de dollars offert par Mark Zuckerberg en 2013 pour racheter l'entreprise...