Le CSA compte bien s'emparer de l'affaire du duplex de Jean-Luc Mélenchon dans le 13h de TF1 dimanche dernier. Ce jour-là, l'ancien candidat à la présidentielle avait été interviewé par Claire Chazal en direct quelques instants avant le début de sa manifestation pour une "révolution fiscale".
Durant l'interview, on pouvait voir à l'antenne une foule compacte de militants juste derrière l'homme politique. Or, une photo prise par un journaliste de France 24 au même moment avait clairement montré qu'il s'agissait en fait d'une mise en scène. Un petit groupe de militants du Front de Gauche avait été mis opportunément dans l'axe de la caméra pour donner l'impression d'une foule.
Mis en cause, le Front de Gauche a pour sa part jugé la démarche logique. "Les images ont une dimension politique, nous le savons bien. Pour présenter une manifestation, on n'allait pas faire l'interview dans une rue déserte. Il est donc logique d'avoir voulu donner une dimension militante aux images" a affirmé au site Huffington Post Alexis Corbière, conseiller de Paris et proche de Jean-Luc Mélenchon.
Une deuxième mise en cause
Cette affaire semble en tout cas intéresser le CSA. Selon Europe 1, l'institution a ainsi l'intention d'examiner prochainement la séquence lors d'une réunion de son groupe de travail "Déontologie". Contactée hier par puremedias.com, la rédaction de TF1 n'avait pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire. "Lorsqu'un président de parti parle pour une interview télé en duplex, il est tout naturel que des supporters se massent derrière", avait cependant fait valoir un porte-parole de TF1 interrogé par Libération. Ce dernier avait aussi tenu à préciser qu'aucune personne des équipes de la Une n'avait demandé "une chose pareille". Une affirmation confirmée par une "proche conseillère" de Jean-Luc Mélenchon dans le Huffington Post.
Il faut dire que c'est la deuxième fois en quelques semaines que la rédaction de la Une est mise en cause. Le 29 novembre dernier, la chaîne avait ainsi été mise en demeure par le CSA suite au décalage des huées contre François Hollande lors d'une visite à Oyonnax, le 11 novembre dernier. "Le Petit Journal" de Yann Barthès sur Canal+ avait à l'époque relevé la séquence, affirmant - images à l'appui - que les huées dataient en réalité de quelques instants avant l'arrivée de François Hollande.
