Le procédé est connu, facile et a déjà montré son efficacité : vous réunissez un maximum de noms - plus ou moins - connus et vous obtenez une grille des programmes assurée de faire les gros titres de la presse. RTL a tenté une nouvelle fois cette recette pour sa grille d'été avec en tête d'affiche des personnalités - plus ou moins - populaires comme Evelyne Thomas et Alexandre Devoise. Si les médias en ont beaucoup parlé, l'aspect stratégique est lui plus limité, les deux vedettes de la télé étant cantonnés aux pré-matinales, à l'aube, la semaine pour l'une, le week-end pour l'autre. Volonté de ne pas prendre trop de risques ou véritable clairvoyance des dirigeants de la rue Bayard ? Difficile à dire même si à les écouter, ces deux matinales sont tout simplement ratées.
Au fil des années, les grandes radios semblent avoir parfois oublié que faire de la radio était un véritable métier et ne se limitait pas à aligner trois mots dans un micro. Europe 1 tient l'exemple parfait en ayant confié cet été le fauteuil de Jean-Marc Morandini à Thierry Moreau pour son "grand direct des médias". Certes, le monsieur - outre le fait qu'il est sympathique dans la vie - connait la télé puisqu'il dirige le prestigieux Télé 7 Jours, mais force est de constater qu'il est tout sauf animateur radio. Si on peut comprendre la stratégie de RTL de faire de la com' en confiant certaines émissions à des noms connus, on se demande encore pourquoi Europe a confié ce programme à un néophyte à moins que ce soit parce qu'il est à la tête d'un hebdo appartenant à Lagardère, propriétaire de la radio. Stratégie d'autant plus étonnante à l'heure où Europe 1 a décidé de se séparer de quelques-uns de ses journalistes en interne. Une belle et grande radio comme celle de la rue François Ier n'a-t-elle pas dans ses rangs de jeunes journalistes plein de talent pour assurer tous ses intérims estivaux ?
Si ces exemples m'agacent, ils ne sont pour autant pas légion. Bravo par exemple à RTL qui a décidé de confier sa prestigieuse matinale à un inconnu du grand public mais à une voix familière des auditeurs de la station : Philippe Corbé. Le journaliste politique prouve qu'il a gagné ses galons d'anchorman pour les futures années. Espérons qu'il ne se fasse pas dépasser par un novice dont le seul talent sera d'être simplement un peu plus connu.
