Les internautes italiens ont déclaré la guerre... à Barilla ! Plusieurs d'entre eux ont appelé au boycott des produits au packaging bleu foncé, plaçant en quelques heures la marque de pâtes parmi les sujets les plus discutés sur Twitter. La raison ? Une sortie homophobe de Guido Barilla, le PDG de l'entreprise fondée en 1877.
"Je ne ferai jamais une publicité avec une famille homosexuelle. Non pas par manque de respect, mais parce qu'ils ont une culture différente. La nôtre est une famille traditionnelle où la femme joue un rôle fondamental", c'est ce qu'a déclaré ce matin le PDG de Barilla dans l'émission "La Zanzara" (le moustique) sur Radio 24.
"Ils peuvent toujours manger les pâtes d'un autre fabricant"
"Pour nous, la notion de famille est une valeur fondamentale, proche du sacré", a-t-il ajouté avant que les deux présentateurs, Giuseppe Cruciani et David Porec, ne lui rappellent que les homosexuels mangeaient aussi des pâtes. "Si les gays ne sont pas d'accord, ils peuvent toujours manger les pâtes d'un autre fabricant. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, à condition de ne pas déranger les autres", a-t-il ajouté, déclenchant une très vive polémique.
Cette déclaration était une réponse à des critiques faites par Laura Boldrini, la présidente du Parlement italien, qui estimait que les publicités en règle générale étaient sexistes. Le groupe Barilla, dont toute la communication est tournée autour de la famille et du couple, a été cité comme une illustration de ce sexisme ordinaire. La marque organise par exemple des opérations virales autour des "histoires d'amour à l'italienne".
"Je suis vraiment désolé"
Ce midi, afin de mettre fin à la polémique, le dirigeant a fait marche arrière dans un communiqué. Guido Barilla s'excuse "si ses mots ont suscité une controverse ou un malentendu". "Je suis vraiment désolé d'avoir heurté la sensibilité de tant de gens. J'ai le plus profond respect pour toutes les personnes sans distinction d'aucune sorte. J'ai le plus grand respect pour les gays et pour la liberté d'expression de toute personne", a-t-il fait savoir.
