C'est le monsieur biathlon de la télévision. Depuis jeudi, la chaîne L'Equipe retransmet sur ses antennes la quatrième étape de la Coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand, en Haute-Savoie. Sur place, Messaoud Benterki et ses équipes proposent un plateau spécial pour couvrir la compétition. Malgré la retraite de Martin Fourcade l'année dernière, champion français de la discipline, de nouveaux visages tricolores se sont imposés, dont notamment Quentin Fillon Maillet qui a remporté hier haut la main l'épreuve de poursuite, signant sa deuxième victoire de la saison. Ce dimanche, auront lieu les Mass Start féminin et masculin à partir de 12h45 sur le canal 21.
Par ailleurs, la chaîne L'Equipe a profité hier de la liesse du public au Grand-Bornand pour annoncer qu'elle avait renouvelé ses droits du biathlon jusqu'en 2026. En marge de cet événement, puremedias.com, présent en Haute-Savoie, a pu s'entretenir avec Messaoud Benterki.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Vous avez annoncé au public hier le renouvellement des droits du biathlon sur la chaîne L'Equipe jusqu'en 2026. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Messaoud Benterki : C'est une nouvelle très importante pour nous. Avoir pu la partager hier au Grand-Bornand, avec le public, ça nous a fait prendre conscience un peu plus de l'histoire qui a été écrite sur la chaîne. C'était très émouvant. A ce moment-là, on se rappelle des débuts de l'aventure, tout ce que ça représente pour la chaîne et tout ce lien qui a été créé avec le biathlon et les biathlètes.
Qu'est-ce que ça représente le fait que cette compétition se déroule au Grand-Bornand, en France ?
Tout est réuni. C'est l'alchimie parfaite. En 2017, à mes débuts dans ce sport, ma découverte du Grand-Bornand a été très forte. Nous avions déjà pris conscience du phénomène du biathlon. Aujourd'hui, c'est la confirmation. Ca continue son histoire. C'est vraiment magique. C'est rare de vivre ça et d'être au coeur de quelque chose qui est aussi beau de tous les côtés. Le public est formidable. Les histoires personnelles et les parcours des biathlètes sont incroyables. Sans parler de leur reconnaissance. Ca matérialise aussi le lien qui a été créé avec le public. Les gens au Grand-Bornand nous remercient parce que nous diffusons le biathlon. Tout le monde est gagnant. Être au carrefour de tout ça, c'est rare.
Comment avez-vous préparé un tel événement ?
Il faut d'abord un dispositif costaud pour la chaîne. Mais on touche aussi du doigt ce qui fait la particularité de la chaîne. Le même dispositif ailleurs ne fonctionnerait pas. Il faut vraiment une entraide, de la solidarité, une ambiance de fraternité dans les équipes. Je peux mesurer à quel point c'est une équipe formidable, que ce soit à la prod, à la technique, à l'antenne, tout le monde... C'est une vraie petite famille. On vit d'ailleurs comme une petite famille ! (rires) On est tous dans nos petits chalets.
Comment vous êtes-vous retrouvé à présenter le biathlon ?
Je me suis retrouvé à faire du biathlon en faisant le choix de rejoindre la chaîne L'Equipe, en quittant Canal+ et le foot. Je voulais basculer dans autre chose, pour un nouveau challenge. C'est ça qui me guide. M'installer dans un train-train, ça ne me ressemblait pas. Et ça m'a amené au biathlon. L'un des challenges était de créer ces grands lives et d'accompagner cette discipline. Tout s'est construit autour des directs. C'est une grande fierté ! C'est précieux de vivre ces moments-là. On te fait confiance. Tu construis quelque chose de beau. C'est très plaisant à vivre.
Des directs qui ont aussi été synonymes de succès d'audiences. Comment explique-t-on le succès d'un sport dit de "niche" comme le biathlon ?
C'est la beauté de ce sport qui est récompensée. Le pari de la chaîne en 2015 - un an avant que je n'arrive - était un pari bien vu. Ils ont misé sur une discipline qui a fabriqué des champions. Je pense notamment à Martin Fourcade. Il faut le remercier tous les jours. Il a participé grandement à ce succès. Un sport où un grand champion gagne, c'est plus facile de faire en sorte qu'il y ait une adhésion plus rapide. Puis, c'est vraiment ce sport en lui-même qui est beau. Il a toutes les valeurs, tous les enjeux et tous les codes pour que ce soit télégénique, avec du suspens. Tout le monde arrive à se demander s'il arrive à tirer à 50 mètres à la carabine, tout en étant essoufflé. On sait tous qu'on n'est pas capable de le faire. En revanche, tous, on s'imagine les conditions dans lesquelles il faut réussir ça.
Craignez-vous un impact sur l'audience après la retraite de Martin Fourcade ?
Non. Pas du tout. A aucun moment. Depuis longtemps, nous avons senti se construire ce feuilleton autour du biathlon et l'amour des gens pour ce sport. Martin a participé à faire aimer ce sport. Ainsi, les gens ont aimé Martin, les biathlètes de l'équipe de France et ce sport avant tout.
Est-ce que les succès d'audience passent par la narration autour du parcours d'un athlète ? Quentin Fillon Maillet a remporté hier l'épreuve de la poursuite. Il pourrait devenir un nouvel étendard.
Il est toujours mieux d'avoir un champion français qui gagne. Pour raconter des histoires, c'est beaucoup plus facile et plus efficace. Tout est lié. Ce sport est beau. L'équipe de France est performante. Tout s'entretient. Il y a désormais Quentin Fillon Maillet, mais aussi Emilien Jacquelin ou Simon Desthieux, qui est un petit plus en retrait. La force de cette équipe de France est qu'ils sont beaucoup à pouvoir gagner.
Qui y gagne le plus ? La chaîne ou les sportifs ?
C'est très rare d'avoir la chance d'évoluer dans un environnement gagnant-gagnant à ce point-là. C'est ce qui fait que tout est naturel et positif. Le biathlon gagne parce qu'il est exposé et devient populaire. Les biathlètes gagnent parce que leur quotidien est changé. La chaîne est gagnante parce que c'est devenu un sport premium et un grand feuilleton. Les sponsors y gagnent... Tout le monde y gagne. Il y a parfois des crispations dans le monde du sport parce que soit le diffuseur, soit les ayants droit, soit les clubs, soit les fédérations, ne sont pas contents. Avec le biathlon, tout le monde est gagnant.
Quels sont les prochains grands évènements que vous allez couvrir ?
Sur le biathlon, il va y avoir toute cette saison de Coupe du monde qui est particulière. Le classement se joue toujours. C'est Quentin qui est en tête. Les Mondiaux, ce sera l'année prochaine. Il y a aussi le ski alpin qui vient d'arriver. C'est un nouveau feuilleton sur la chaîne. Il y aura les étapes et les finales de la saison en France. Ca se jouera en même temps que le dernier week-end de biathlon.
Ma saison est tout de même assez chargée. J'ai eu les 24h du Mans, la présentation de Messi, le multiplex de Ligue 2, le biathlon, le Ballon d'Or... C'est génial de pouvoir passer d'une matière à une autre. Ca évite la routine.
N'avez-vous pas peur de vous épuiser ? Ne préfériez-vous pas avoir une quotidienne de sport, en plateau, à Paris ?
Non, parce qu'une quotidienne, c'est un peu répétitif. Je préfère ces journées marathon comme avec le biathlon. Aujourd'hui, ça m'excite plus. Les construire, avec tout le monde, c'est génial. J'ai pris l'antenne à 9h30 en encadrant le ski alpin. Je termine à 17h. Ca prend beaucoup d'énergie. Il faut que tout le monde soit dans l'entraide et la solidarité. Il y a un vrai esprit d'équipe. C'est plaisant à vivre comme aventure. On finit rincé... mais on finit content ! (rires)
Allez-vous continuer votre podcast l'année prochaine "Mille et une rencontres" ?
Oui, oui ! Avec beaucoup de plaisir ! L'audio est un univers que j'adore. Quand j'étais petit, je voulais plus faire de la radio. Ce podcast, ce sont des rencontres où je prends le temps, dans des conditions de confessions. Echanger avec des gens qui se livrent, c'est très sympa. La radio est un média que j'aimerais bien découvrir. Ca donnera peut-être des idées à certains. Le dernier invité que j'ai tourné pour mon podcast, c'est Tarek Boudali.