"Simon Werner a disparu…" est un film irrégulier partant d'une bonne idée, hélas gâchée par sa réalisation et son casting. Un film où le spectateur risque lui aussi de disparaître.
Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne. Lors d'une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps enfoui dans les broussailles.
Simon Werner a disparu... est un curieux métrage, qui mélange, tenez-vous bien, le teen movie, le film d'auteur et le cinéma de genre, rien que ça. Un peu comme si on fusionnait Agatha Christie, Eric Rohmer et les séries jeunesse sur France 2.
Une réalisation sans aspérité
Si le mélange n'est pas banal, on ne peut pas en dire autant de la mise en scène. Certes, c'est un premier long, on ne va pas être trop méchant, mais la photo est super crade (on se croirait devant du Christophe Honoré) et l'idée de multiplier les points de vue des protagonistes ne date pas d'hier (Rashomon de Kurosawa, Pulp Fiction de Tarantino ou Elephant de Gus Van Sant). Une fausse bonne idée.
Nous nous retrouvons donc face à quelque chose d’étrange et singulier sur le papier, mais très plan-plan dans la forme. D'autant plus qu'au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue, on commence à s'ennuyer ferme.
Des acteurs incolores et inodores
Le cast est à la fois sympathique et pas franchement folichon. Les comédiens jouent juste mais ne transcendent pas l'intrigue, de bons élèves appliqués qui manquent cruellement de fantaisie. Ana Girardot n'est pas mauvaise mais pas excellente non plus et Jules Pelissier semble absent. Seuls Serge Riaboukine et Arthur Mazet, respectivement père et fils, semblent tirer leur épingle du jeu.
Le dernier acte semble vain et le spectateur commence à se demander ce qu'il fait là. Le film commençait plutôt bien, mais du fait d'une mise en scène molle et du manque de sympathie pour les personnages, tombe rapidement dans l'oubli. Une bonne occasion de gâchée.
