Avec le succès planétaire de son hit [musique:375732 "California Gurls"], Katy Perry est passée de chanteuse d'un tube à popstar potentiellement crédible. Hors studio, via ses apparitions télé, ses prises de position dans la presse et même sa relation avec Russell Brand, la chanteuse a réussi à étoffer l'image de chanteuse unidimensionnelle que lui avaient donné le faussement subversif [musique:281256 "I Kissed a Girl"] et le léger mais efficace [musique:288536 "Hot N Cold"]. Dommage que sur [musique:393122 "Teenage Dream"], la chanteuse américaine mette à mal tout ce qu'elle avait réussi à bâtir, en se posant comme la grande soeur rebelle mais finalement parfois plus pathétique que fun, sur des titres efficaces mais sans ambition.
En fait, [musique:393122 "Teenage Dream"] est presque un album concept, un retour dans l'adolescence pour Katy, qui perd au passage le côté sophistiqué qu'on pouvait lui trouver. Parfois, ça ne pose pas particulièrement problème. [musique:375732 "California Gurls"] est d'une finalement assez banal, et emprunte autant à Kesha qu'à Madonna, mais le résultat est indéniablement accrocheur. Le deuxième single, "Teenage Dream", est là encore tout sauf original, piochant chez Pink et les Sugababes, mais le problème, c'est que nulle part, Katy Perry ne prend le moindre risque. Ses chansons "fun" sont efficaces, certes, mais banales et sans ambition. Et que dire des clichés à la pelle ? Katy Perry n'a jamais été la parolière la plus inspirée du monde, mais si les ados américaines rêvent effectivement de passer leurs vendredis soirs comme elle les présente dans "Last Friday Night", il y a du souci à se faire. On en viendrait presque - j'ai dit presque - à regretter Kesha.
Parfois, Katy Perry laisse apercevoir quelque chose de plus authentique, et de plus intéressant. "Circle The Drain" n'est peut-être pas une excellente chanson, et elle n'arrive certainement pas à la hauteur du "You Oughta Know" d'Alanis Morissette auquel elle la compare, mais elle est intrigante. Cette attaque violente contre son ex, Travie McCoy du groupe Gym Class Heroes, et sa consommation excessive de drogue, est un rare moment où l'on entend vraiment Katy Perry, et pas l'image de fille un peu fofolle dans laquelle elle s'est enfermée. Le plus inquiétant, c'est que ces moments étaient plus nombreux sur le premier opus de la chanteuse, [musique:277608 "One of the Boys"], que sur ce second. Ou comment aller à l'encontre de l'authenticité artistique au profit d'une pop sans âme, mais parfois efficace.
- Loïc D. Richet a contribué à l'écriture de cet article.
Séries
"Monsieur Parizot" : Y aura-t-il une suite de la série dérivée de "Camping...