La justice se saisit de l'affaire. Près de trois semaines après la publication par "Médiapart" des témoignages de trois anciennes compagnes de Stéphane Plaza, la procureure de Paris, Laure Beccuau, a procédé à l'ouverture d'une enquête pénale pour "violences sur conjoint", selon une information publiée ce mardi 10 octobre 2023 par "Médiapart" et confirmée par l'AFP. "Deux courriers de femmes ont été reçus par le parquet de Paris reprochant des violences commises" par Stéphane Plaza "au cours de (leur) relation", a précisé le parquet.
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"Deux courriers de femmes ont été reçus par le parquet de Paris"
Dans une enquête étayée, publiée ce jeudi 21 septembre 2023, "Médiapart" a documenté et circonstancié les témoignages de trois anciennes compagnes de l'animateur de "Recherche appartement ou maison" et "Maison à vendre" sur M6. Toutes l'accusent de violences verbales et psychologiques (humiliations, dénigrement, menaces), "et, pour deux d'entre elles, d'agressions physiques", assurait le média d'investigation, qui a, dans au moins un des cas, publié des échanges de SMS dans lesquels l'animateur reconnaît et s'excuse pour des faits de violences physiques.
L'ouverture de cette enquête intervient au moment même où des féministes se rassemblent devant le siège de M6 pour demander à la chaîne la déprogrammation de la soirée consacrée à l'animateur ce mardi 10 octobre. Dès 21h10, la chaîne, dirigée par Nicolas de Tavernost, propose un numéro inédit de "Recherche appartement ou maison". La soirée doit se poursuivre avec la diffusion du documentaire "Stéphane Plaza : Voyage avec mon père", dans lequel l'animateur star de M6 livre un pan de sa vie privée.
Interrogée par puremedias.com ce mardi 10 octobre 2023, Alice Coffin, militante féministe, explique que cette mobilisation a pour but d'envoyer "un signal" au moment où la Six est entrée dans "une stratégie de défense et de réhabilitation insupportable" de son animateur. "Le fait de maintenir ce documentaire participe à un mécanisme qu'on connaît désormais très bien dans les cas de violences sexistes et sexuelles qui ont émergé avec #Metoo, à savoir aller faire pleurer dans les chaumières".
Une trentaine de personnes manifestent ce soir devant M6 suite l'appel d'@alicecoffin pour dnoncer le fait que Stphane Plaza reste l'antenne malgr l'ouverture par la justice d'une enqute pnale pour violences conjugales pic.twitter.com/AUdHVduWGK
— Benot Daragon (@bendarag) October 10, 2023
Contactée par puremedias.com ce mardi soir, M6, qui a elle-même ouvert une enquête interne, n'a pas souhaité faire davantage de commentaires. Le groupe privé de télévision et de radio est devenu, pour rappel, en janvier 2022 actionnaire majoritaire du réseau d'agences immobilières de l'animateur phare qui compte quelque 660 franchises à travers la France.
"Des accusations fantaisistes", dénonçait en septembre l'avocate de Stéphane Plaza
Quant au conseil de Stéphane Plaza, qui s'était exprimé dans l'enquête de "Médiapart", il dénonçait en septembre 2023 "des accusations fantaisistes". "Leurs manoeuvres (celles des auteures des témoignages publiés par "Médiapart", ndlr) ont pris de telles proportions qu'elles ont contraint (son client) à déposer une plainte pénale pour harcèlement et cyberharcèlement au mois de juin de cette année".
Me Hélène Plumet ajoutait que "les faits sont suffisamment graves pour que M. Plaza craigne pour sa vie, comme il l'a indiqué au procureur de la République". Invitée à livrer des éléments plus précis par "Médiapart", l'avocate avait refusé d'en dire davantage.
