Elle fait son mea culpa. Samedi dernier, dans "On n'est pas couché" sur France 2, Christine Angot n'avait pas hésité à dresser un parallèle entre l'extermination du peuple juif pendant la seconde guerre mondiale et l'esclavage des Noirs. "L'idée c'était qu'ils soient en pleine forme, en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu'ils soient commercialisables. Donc, non, ce n'est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, ce n'est pas vrai que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes", avait asséné Christine Angot.
"Mon intention était à l'opposé"
Un raisonnement qui avait conduit de nombreux téléspectateurs à saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel, destinataire de plus de 900 signalements. Chose rare, compte tenu de la proportion prise par cette affaire, la polémiste a décidé de clarifier ses propos. "Je regrette de ne pas avoir réussi à me faire comprendre dans l'émission du 1er juin et d'avoir blessé par mes propos. Mon intention était à l'opposé", affirme-t-elle dans un communiqué envoyé à la presse ce jour.
"J'ai voulu rapprocher les deux crimes contre l'humanité que sont l'esclavage et la Shoah, tout en prenant soin de spécifier la différence fondamentale de méthode dans la déshumanisation, d'un côté exterminer les personnes, de l'autre leur retirer leur humanité pour en faire des objets de commerce qu'on achète et qu'on vend", poursuit-elle.
"Mon travail est de me faire comprendre"
Christine Angot regrette d'avoir employé à cette occasion l'expression "en bonne santé", qu'elle juge absurde. "Je suis bien consciente que de nombreux esclaves ont été tués et que le propriétaire exerçait sur eux un droit de vie et de mort. Indifférencier les souffrances infligées par ces crimes me paraît dangereux. L'indifférenciation pouvant conduire à l'indifférence", ajoute-t-elle. Avec le recul, la complice de Laurence Ruquier regrette aussi de ne pas avoir "su trouver les mots". "Mon travail est de me faire comprendre. Je m'excuse d'y avoir échoué. Il me tenait à coeur d'éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent", conclut-elle.
Lundi, Laurent Ruquier avait pris sur Twitter la défense de Christine Angot, jugeant qu'il s'agissait d'une polémique "inutile". Le journaliste Franz-Olivier Giesbert, présent sur le plateau d'"On n'est pas couché" samedi dernier, a également été dans le même sens ce matin. "Lamentable polémique. Christine Angot n'a jamais dit que l'esclavage n'était pas une ignominie, un crime contre l'humanité. Il le fut tout au long de l'Histoire! Mais de toute évidence, il n'était de même nature que la Shoah, basée sur l'extermination", a-t-il tweeté.
Lamentable polmique. Christine Angot n'a jamais dit que l'esclavage n'tait pas une ignominie, un crime contre l'humanit. Il le fut tout au long de l'Histoire! Mais de toute vidence, il n'tait de mme nature que la Shoah, base sur l'extermination. @ONPCofficiel
— F-O Giesbert (@fogiesbert) 4 juin 2019