Invité sur le plateau de "Quelle époque" ce samedi 13 janvier 2024, Michel Drucker a profité de la présence de Marie Portolano sur le plateau pour lui adresser une question. L'animateur de "Vivement dimanche " est revenu sur un documentaire co-réalisé par l'ancien visage de Canal+, qui dénonçait le sexisme dans le journalisme sportif. "C'est le journaliste sportif qui vous parle, là Marie. Vous avez vraiment souffert avec les copains des sports ?", lui a-t-il demandé en souriant, alors que le sujet n'avait pas été évoqué auparavant. "Euh.. non !", a ironisé l'intéressée après une fraction de seconde d'hésitation. "Je n'étais pas la seule...", a-t-elle poursuivi, avant d'être interrompue par Michel Drucker : "Ils ont eu des vraiment attitudes inconvenantes, vraiment ?".
"Eh bien, il y en a eu beaucoup quand même...", a poursuivi l'animatrice de la matinale de France 2, avant que Léa Salamé n'intervienne pour remettre les choses dans leur contexte. Intitulé "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", ce documentaire diffusé en 2021 sur Canal+ condense les témoignages de plusieurs journalistes sportives victimes de sexisme de la part de leurs collègues masculins, ainsi que sur les réseaux sociaux. Les témoignages évoquent notamment des faits de harcèlement sexuel, d'agressions, et des commentaires misogynes. "Je ne suis pas la seule à le dire puisqu'on est 18 à témoigner dans ce documentaire et que j'aurais encore pu aller chercher des consoeurs", a poursuivi Marie Portolano, avant que Léa Salamé ne passe à autre chose. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
"Il estime peut-être qu'on ment"
La question de Michel Drucker n'est pourtant pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. La journaliste Charlotte Namura, qui s'était confiée dans le film sur son expérience à TF1, a réagi à la séquence sur X (ex-Twitter). À la suite du documentaire, elle avait notamment raconté avoir été "humiliée et insultée" par "quelqu'un de puissant" de l'émission de TF1, ce qui avait été "l'une des raisons" de son départ.
"Ça sous-entend quoi tous ces 'vraiment' dans la question ?, s'est-elle d'abord interrogée en partageant la vidéo. "Et se positionner en tant qu'ancien reporter sportif, c'est d'autant plus affligeant. Ils pensent que nous mentons, et n'ont aucun souci à rester dans cette position, c'est évident, ils ne veulent pas voir, le sommeil est lourd et agréable, mais le réveil finira par piquer", a-t-elle ajouté dans un commentaire, avant de poursuivre un peu plus loin : "On n'a pas encore appris à rentrer dans le lard de ces gens et retourner la situation de gêne, qu'ils se sentent eux mal à l'aise. Si seulement quelqu'un avait pu le relancer en lui demandant ce qu'il sous-entendait par là... Si seulement. Parce qu'il estime peut-être qu'on ment".
Vanessa Le Moigne, présentatrice de beIN Sports qui était apparue elle aussi dans le documentaire de Marie Portolano, a également écrit sur son compte X : "Vraiment' Michel Drucker ? On peut discuter si vous le souhaitez pour évoquer comment votre génération a mal éduqué une autre... C'est vrai c'était pire quand vous étiez journaliste sportif. Pensées pour Marianne Mako ".
Première femme journaliste à avoir intégré une émission sur le football, Marianne Mako avait rejoint l'équipe de "Téléfoot" en 1987. Évincée par surprise de l'émission en 1997, la journaliste avait alors tenté de dénoncer le sexisme de son milieu, notamment l'attitude du présentateur Thierry Roland. Selon une interview du journaliste sportif à la retraite Gérard Holtz en 2016, le commentateur l'aurait licenciée pour l'unique et simple raison qu'elle était une femme. Excédée, elle avait quitté le journalisme sportif pour travailler dans la communication. Marianne Mako est décédée des suites d'un cancer en 2018.
