Troisième volet de notre journée spéciale Anne-Elisabeth Lemoine. Après Julien Courbet, animateur de "Capital" sur M6 et Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, l'animatrice de "C à vous" sur France 5 a accepté de répondre aux questions de puremedias.com. Dans cette troisième partie, Anne-Elisabeth Lemoine évoque son avenir à "C à vous", ses projets télé et le manque de la radio.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
Cela fait désormais 5 ans que vous êtes à "C à vous" dont un peu moins de 2 saisons en tant qu'animatrice. Vous n'avez pas fait le tour ?
Mais vous êtes fou Benjamin Meffre ! (rires) Non, tout va bien. Je n'ai absolument pas fait le tour. Surtout que mon rôle a évolué. Tous les matins, on se remet en question. On se demande comment faire la meilleure émission. Je n'ai pas l'impression de me dire : "Encore un numéro de 'C à vous' (elle prend un ton las, ndlr). On prépare actuellement les émissions fraîches de Noël avec le générique de la célèbre chanson de Mariah Carey ("All I Want For Christmas Is You", ndlr). Et bien ça continue à me donner la pêche ! Pour me lasser, vous savez, il en faut. Et puis j'aime bien creuser mon sillon. Je suis un peu un diesel - je vais être surtaxée bientôt (rires) -. Plus sérieusement, j'aime bien prendre mon temps et m'installer. J'ai travaillé près de 10 ans pour Marc-Olivier Fogiel, sept ans sur Canal+...
Vous voulez faire quatre saisons à la tête de "C à vous" comme Alessandra Sublet et Anne-Sophie Lapix ?
C'est ce qu'on se dit avec Pierre-Antoine Capton (le producteur de l'émission, ndlr). Après, la vie des médias est ce qu'elle est. Mais le souhait qu'on a tous les deux, c'est que cela dure au moins quatre ans.
Avez-vous d'autres projets télé que "C à vous "?
Michel Drucker veut absolument animer un prime avec moi ! Je trouve cela hyper-flatteur. J'ai cru qu'il plaisantait.
Où en est ce projet ?
Il faut qu'on trouve la bonne idée. Mais je trouve cela très sympa de sa part. Je ne sais pas cependant très bien ce qu'on ferait tous les deux (rires). C'est chouette de sa part de vouloir mettre en valeur une autre génération. Il regarde l'émission. Il a été l'un des premiers à m'appeler quand il a su que j'allais remplacer Anne-Sophie Lapix. Il m'a dit : "C'est super. Tiens bon !". Je me souviens, j'étais au "Monoprix" et j'entendais : "C'est Michel Drucker"... Sympa quand même !
Ce projet serait en prime ?
Franchement, je ne sais pas.
Faire du divertissement, ça vous tente ?
Justement, il ne faudrait pas que ce soit du pur divertissement. Et moi, être debout à la télé... c'est toujours un truc ! J'ai toujours l'impression de ne pas savoir quoi faire de mon corps. En tout cas, j'ai trouvé l'idée très sympathique et bienveillante justement. Après, il faut trouver la bonne formule... Rien de concret pour l'instant.
En ces temps de restrictions budgétaires, est-ce que "C à vous" a dû se serrer la ceinture comme d'autres émissions de France Télévisions ?
Oui, nous sommes comme tout le monde. Nous devons être rigoureux sur les budgets et devons faire des efforts.
Est-ce que le format "C à vous" a déjà été adapté à l'étranger ?
Je ne crois pas. Il faudrait demander à Pierre-Antoine Capton. Mais l'acteur Jeff Goldblum, récemment invité, a dit qu'il trouvait cela génial de manger à la télévision. Donc, si ça se trouve... Emma Thompson avait elle aussi trouvé cela dément. Les Américains qui viennent chez nous adorent cette idée. En plus, c'est associé chez eux à la gastronomie française. Eux, ils sont davantage habitués aux late-show avec beaucoup de public, un orchestre, beaucoup de bruit. Et là, clac ! Ca les surprend. Je me souviens que nous recevions un jour l'équipe de "50 nuances de Grey". Ils étaient super-sapés en arrivant et puis ils ont été surpris de débarquer dans un cadre normal. Rita Ora m'a dit en s'en amusant : "Je suis trop habillée". Elle m'a dit ensuite qu'elle avait trouvé cela génial de vivre ce truc-là. Pour eux, c'est une expérience télévisuelle différente de celles des Etats-Unis.
Thierry Ardisson a régulièrement reproché à Troisième Oeil de lui avoir volé le format "93, faubourg Saint honoré". Que lui répondez-vous ?
C'était il y a longtemps. On a des bonnes relations avec lui. Il est passé à autre chose.
Est-ce que la radio vous manque ?
Oui, ça me manque.
Allez-vous combler ce manque ?
On ne peut pas tout avoir dans la vie. Quand on m'a proposé l'émission médias de France Inter qui est devenue par la suite "L'instant M" de Sonia Devillers, je m'étais dit que c'était l'émission de mes rêves. Mais on ne peut pas tout faire dans la vie quand on a des enfants. Moi, je n'arrive pas à tout faire. Quand je vois le boulot que me demande "C à vous"...
Combien d'heures de préparation nécessite un numéro de "C à vous" ?
On arrive le matin à 10h. En règle générale, on a déjà échangé des textes avec le producteur éditorial, les programmateurs. La presse a été lue, les matinales ont été écoutées. Ensuite, il faut préparer les interviews, regarder les films, aller au théâtre le week-end. Je ne prends jamais le temps de déjeuner. Je mange devant mon écran d'ordinateur. L'émission me prend la journée et le soir. Bien souvent, je dîne et je me remets à bosser pour préparer les émissions suivantes.
On sait que des réflexions concernant la grille des programmes de France 5 sont en cours au sommet de France Télévisions. Craignez-vous un transfert de "C à vous" sur une autre chaîne ?
Non, nous devrions normalement rester là où nous sommes.
Vous considérez-vous encore comme une journaliste médias ?
Je ne me suis jamais considérée comme une journaliste médias. J'avais certes cette spécialité, que m'avait donné Bruce Toussaint dans "La nouvelle édition" sur Canal. C'était une matière que je connaissais bien parce que j'avais travaillé pendant deux ans pour "TV +". Mais j'ai toujours eu le sentiment d'être davantage une journaliste. Je n'ai jamais été une experte, comme vous à puremedias (rires). Mais le sujet m'a toujours passionnée. Il est bien plus large que la télévision. C'est une porte d'entrée pour plein de sujets de société.
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