Interview
Julien Courbet (P1) : "Dans 'Capital', on n'est pas dans la dénonciation"
Publié le 14 septembre 2018 à 09:56
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
A l'occasion de ses premiers pas à la présentation de "Capital" dimanche sur M6, Julien Courbet est l'invité exceptionnel de puremedias.com toute la journée.
Julien Courbet, invité spécial de puremedias.com. Julien Courbet, invité spécial de puremedias.com.© Marie Etchegoyen/Jean Brice Lemal/M6
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Il se penche sur l'univers de l'économie. Dimanche soir, Julien Courbet prend les commandes pour la première fois du magazine économique "Capital" sur M6. L'ancien visage de C8 succède donc à Bastien Cadéac, qui avait présenté l'émission pendant deux ans. Il est également tous les matins à l'animation de "Ca peut vous arriver" sur RTL. puremedias.com a rencontré le présentateur pour un long entretien, publié tout au long de la journée.

P2 : Julien Courbet : "Il est hors de question d'animer un jeu sur M6"

P3 : Julien Courbet : "Je pourrais refaire 'Sans aucun doute' sur M6"

Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : Vous présentez dimanche prochain votre premier numéro de "Capital" sur M6. Quel sera votre rôle dans l'émission ?
Julien Courbet : Cette émission reste une émission de reportages avec une rédaction à qui je n'ai absolument rien à apprendre. On fait juste évoluer le concept. On se dit que c'est bien de remettre du plateau, une élément qui avait disparu. Ca veut dire qu'il y aura de l'interview, mais pas forcément en fin de reportage. A un moment donné dans un reportage, quand il y a une scène très forte, on peut faire une ellipse et on revient tout de suite en plateau. Et là, il y aurait par exemple un chef d'entreprise ou un expert. "Vous avez vu ça. Comment pouvez-vous nous l'expliquer ? Parce que nous, on n'arrive pas à comprendre pourquoi c'était à 100 et que c'est passé à 150". Ca, ça pourrait arriver plusieurs fois, avec plusieurs invités. Comme on peut très bien décider de faire un mini débat, c'est-à-dire un tête-à-tête entre deux experts. "Vous, vous dites que c'est trop cher et vous, vous dites que ce n'est pas assez cher. Pouvez-vous vous mettre d'accord ?". Tout est envisageable.

"Si l'émission doit être en direct, elle sera en direct." Julien Courbet

Quel est le mot d'ordre de l'émission ?
Cette année, le mot d'ordre, c'est de ne plus être dans un carcan. Si l'émission doit être en direct, elle sera en direct. Ca ne veut pas dire qu'on fera du direct pour faire du direct. Mais si j'ai un invité exceptionnel qui est là dimanche, je peux la faire en direct. Normalement, ça redevient une émission de plateau, mais s'il faut aller au salon de l'Agriculture pour faire un face-à-face avec quelqu'un, j'irai le faire. Mais on revient à l'interview pour que ce soit de plus en plus clair. On est parti du principe qu'il se passe un truc avec la consommation, avec Amazon qui va livrer du jambon par drone, avec les prix qui changent mille fois... Il y a une vraie évolution de la façon de dépenser son argent. "Capital", ce sont les coulisses de votre porte-monnaie. On s'est dit qu'il fallait qu'on soit vraiment très didactique.

Comment allez-vous apporter votre patte au programme ?
C'est simple ! Je pense que j'ai été choisi sur ma façon de m'adresser aux gens, comme ce que je fais tous les matins sur RTL. Certains se disent parfois : "Ah bon, 'Capital', Courbet ?" Mais c'est exactement le même univers. On est sur le même terrain de foot mais on ne joue pas à la même place. Le matin, j'ai un auditeur, il me dit qu'il a un problème avec telle entreprise. Qu'est-ce que je fais ? J'appelle pour savoir comment on peut régler le problème. Dans "Capital", je vais essayer de comprendre les dessous de l'économie. Un exemple tout bête qui m'est déjà arrivé : on m'appelle un jour sur RTL : "Je ne suis pas content, il faut que vous m'aidiez. J'ai acheté un téléviseur à 500 euros le lundi. Le mardi, je retourne au magasin. Il n'y a pas de solde. Il n'est plus à 500, il est à 400. Ils auraient pu me le dire la veille. Je serais revenu le lendemain, je l'aurais acheté à 400". Moi sur RTL, le but, c'est d'appeler le directeur, lui dire : "Soyez sympa, c'est un bon client". Le but de "Capital" sera d'expliquer pourquoi il est passé de 500 à 400. Donc, on est dans le même milieu. Ma plus-value, c'est que M6 sait que je fais ça tous les matins. Ils savent que je ne lâche pas le morceau. Par contre, dans "Capital", on n'est pas dans la dénonciation, ni dans le règlement de problèmes. "Capital", c'est l'émission qui rentre dans l'entreprise. C'est l'une des seules du PAF qui vous explique comment ça se passe au sein de l'entreprise.

"On va essayer de faire deux ou trois émissions spéciales dans l'année." Julien Courbet

Est-ce qu'on peut bouleverser la ligne éditoriale de ce type de magazine ?
Non. De toute façon, jamais personne n'a voulu la bouleverser. Si "Capital" est là depuis 30 ans, c'est que ça marche. Sinon, elle se serait arrêtée depuis longtemps. Il est hors de question de la changer. Dans une autre vie, j'ai animé une émission pendant 18 ans ("Sans aucun doute" sur TF1, ndlr). Si vous prenez la première émission et la dernière émission, vous verrez qu'elles n'ont plus rien à voir. Pourtant, on a l'impression que rien n'a changé. Il faut juste se réadapter à l'air du temps. Quand j'ai démarré à la radio, internet n'existait pas. Aujourd'hui, deux cas sur trois, ce sont des cas d'internet. On ne bouleverse rien. "Capital" reste l'émission qui décrypte l'économie au quotidien et qui vous explique comment vous dépensez votre argent. Sauf qu'on le fait différemment, parce qu'on estime que maintenant, il faut être plus didactique qu'avant.

"Capital" est parfois critiqué pour la redondance de ses sujets. Comment fait-on pour innover dans ce domaine ?
On va ouvrir petit à petit l'édito. D'un autre côté, on a l'impression qu'on fait souvent les mêmes choses. On achète toujours la même chose, mais on ne l'achète plus de la même façon. Encore une fois, "Capital" d'il y a 10 ans aurait fait : "J'ai acheté ma viande chez Auchan". Aujourd'hui, il fait : "J'ai acheté ma viande sur Amazon". Ca change tout. La société est en bouleversement. Néanmoins, on s'est quand même mis d'accord pour de temps en temps coller un peu plus à l'actualité et être capable, s'il y a une actualité économique importante, de pouvoir dégainer trois semaines après. On va aussi essayer de faire deux ou trois émissions spéciales dans l'année, qui ne seraient pas forcément sur le porte-monnaie. Ca peut être sur des chefs d'entreprise ou sur des réussites d'entreprises. On va essayer d'élargir un tout petit peu. Mais je ne veux pas que "Capital" devienne une autre émission.

"'Capital', je ne pouvais pas dire non" Julien Courbet

Votre marque de fabrique est l'univers de l'arnaque. Aura-t-on des sujets anglés sur cette thématique ?
Non, non. Il n'y aura pas d'émissions sur les arnaques. A l'intérieur d'un sujet, si on peut démontrer qu'on vous fait croire qu'on vous vend blanc alors qu'on vous vend noir, on dira que c'est une arnaque. Mais sinon, pas du tout. Il faut vraiment que les choses soient bien claires là-dessus. RTL c'est une chose. "Capital" c'en est une autre. Nous ne sommes pas là pour dénoncer des arnaques. On est là pour dire : "Vous achetez une voiture. Elle vous a coûté tant. Pourquoi ? Nous vous l'expliquons. Nous sommes rentrés dans l'entreprise. On vous montre que ce siège est facturé tant. Il a été fabriqué comme ça". C'est ça que veulent les gens. Sinon on n'aurait pas fait "Capital", mais "Ca peut vous arriver" sur M6.

On ne vous imaginait pas forcément dans un format de plateau, vous étiez plutôt habitué à des émissions de bande. C'était aussi une volonté de votre part de changer ?
J'ai toujours laissé mon instinct me guider. C'était surtout une fantastique opportunité. Je l'ai vu tout au long de l'été. Les gens qui n'ont rien à voir avec la télé me retrouvent à Bordeaux et me disent : "Whoa !" C'est le journal de "20 Heures". C'est une énorme marque. Une marque que j'adore ! C'est important pour moi d'animer une émission que j'adore. C'est un nouveau challenge. Mon arrivée sur M6 ne s'est pas faite par hasard. Je croise régulièrement Nicolas de Tavernost, Thomas Valentin, parce que maintenant on est à 50 mètres l'un de l'autre (RTL a déménagé la saison dernière, ndlr). A force de se croiser et de se parler, on a commencé à discuter de télévision. Puis, le mot "Capital" est arrivé, j'ai dit : "Whoa !". Encore une fois, on est raccord sur tout. C'est le bon moment. C'est le timing parfait. 20e année à RTL pour moi. Je repars pour deux ans. M6 rachète RTL et décide de refaire un "Capital" différent, parce que Bastien Cadéac a hérité d'une autre émission. On m'a dit : "Est-ce que tu veux que ça soit toi ?". J'ai dit oui parce que la force de frappe ne sera pas la même avec RTL. Cette aventure m'a tenté. On y va !

Ca a été un argument pour vous faire venir sur la chaîne ?
Ils n'ont pas eu à me donner d'arguments. Nicolas de Tavernost m'a proposé un marché. Il m'a dit : "Voilà. Qu'est-ce que tu en penses ? Tu seras sur RTL, tu pourrais faire 'Capital' sur M6. On monte un groupe. Est-ce que tu veux faire partie de cette aventure". J'ai dit oui, évidemment. Il m'aurait proposé une autre émission, j'aurais peut-être dit non. "Capital", je ne pouvais pas dire non.

"Si on estime à un moment donné qu'il peut y avoir un problème, alors on fera animer l'émission par quelqu'un d'autre" Julien Courbet

Est-ce que vous vous sentez légitime en tant qu'animateur de présenter une émission économique alors que vos prédécesseurs étaient des journalistes ou des chefs d'entreprise ?
Là-dessus, je n'ai absolument aucun souci. Tout se règle à l'antenne. D'abord, j'ai un bac éco et j'ai fait des études de commerce et d'économie. Au-delà de ça, j'ai animé pendant 20 ans un talk show où je réglais les problèmes, où je me suis adressé à des milliers de gens. On est bien d'accord que ce n'est pas un cours à La Sorbonne que je vais donner. Je vais essayer tout simplement de comprendre comment l'argent de mon porte-monnaie arrive dans une entreprise et comment cette entreprise fonctionne. D'autant plus que je ne serai pas seul. Je serai aidé par une rédaction de cadors. Si on va par là, quand j'ai quitté "Sans aucun doute" - où il y avait des cas très graves, c'était la ligne éditoriale de l'émission, il y avait parfois mort d'homme -, quelque temps après, je présentais un jeu sur France 2. Ca l'a fait ! Puis, j'ai présenté autre chose sur C8. Et je suis revenu sur une émission de bande. Le tout n'est pas d'être crédible, mais d'être capable de le faire.

C'est un secret pour personne. Vous avez fait de la publicité pour Arts et fenêtres. Pourriez-vous traiter de cette marque dans "Capital" ?
Les choses sont très claires. Elles le sont à RTL comme à M6. Quand j'ai signé ce contrat avec cette marque, j'ai stipulé que rien ne pouvait m'empêcher d'en parler. J'ai déjà fait dix cas sur Arts et fenêtres sur RTL. J'ai volontairement fait en sorte qu'il y en ait plus que les concurrents. Je les ai appelés : "Les gars, il y a un problème, il faut le résoudre". En aucun cas j'empêcherai la rédaction de "Capital" de parler de cette marque. Si demain il était décidé de faire un sujet sur les fenêtres, ils auront carte blanche. S'ils veulent rentrer dans les coulisses d'Arts et fenêtres pour essayer de savoir comment ça se passe, j'appellerai le patron pour lui demander de leur ouvrir les portes. Si on estime, à un moment donné, qu'il peut y avoir un problème, alors on fera animer l'émission par quelqu'un d'autre. Mais ça n'empêchera pas le sujet de se faire. J'aimerais presque que ça se fasse pour prouver à tout le monde que là-dessus, je n'ai aucun souci.

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