Mais sa chaîne d'information i>TELE n'hésite pas à citer les tweets... de ses confrères.
Lundi soir, quand Dominique Strauss-Kahn s'est retrouvé face au juge, quelques journalistes français étaient présents. Leur portable à la main, ils ont pu rendre compte en live de cette audience sur Twitter. Parmi eux, Laurence Haïm, correspondante aux Etats-Unis pour le groupe Canal +. A notre grande surprise ce jour-là, son compte twitter restait désespérément muet.
Exclusivité
La journaliste a bien utilisé son téléphone portable comme ses confrères. Mais pour envoyer des SMS à sa rédaction. Car « Canal+ n'autorise pas le tweet » écrit Le Monde daté d'aujourd'hui. Pour quelle raison ? « Les journalistes doivent d'abord réserver leurs informations à leurs rédactions » explique Rodolphe Belmer, directeur général adjoint du groupe Canal +.
Résultat, lundi, pendant l'audience, les journalistes d'i>TELE présents à l'antenne en étaient réduits à citer les tweets... de leurs confrères. Ils avaient même dépêché sur le plateau le journaliste Guillaume Auda, ordinateur portable sour le bras, pour les lire en direct ! Il aura donc fallu attendre la fin de l'audience pour que Laurence Haïm, une fois sortie du tribunal, livre son récit aux téléspectateurs face caméra. Avec donc 20 minutes de retard sur les tweets de la concurrence déjà relayés et « retweetés » des centaines de fois.
Erreur
Réserver la primeur d'une information au média qui emploie un journaliste n'a rien de choquant. En revanche, dans des circonstances exceptionnelles comme lundi soir, rien ne justifie vraiment « ce devoir d'exclusivité ». Et citer des tweets « non vérifiés » peut comporter quelques risques. Ce jour-là, i>TELE a ainsi été trompée en relayant dans son "ticker", la barre d'informations qui se situe en bas de l'écran, un message posté sur le compte usurpé de Tristane Banon, expliquant qu'elle avait déposé plainte contre Dominique Strauss-Kahn.