Interview
Cauet (Radio Notes 2018) : "NRJ est une bonne machine de guerre quand elle est bien pilotée"
Publié le 19 décembre 2018 à 18:16
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
A l'occasion de la victoire de "C'Cauet" aux Radio Notes 2018, Cauet s'est confié à puremedias.com.
Cauet Cauet© Anthony Ghnassia
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Succès pour Cauet ! Ce mercredi, puremedias.com, en partenariat avec "20 minutes", dévoile le palmarès de la deuxième édition des Radio Notes. Dans la catégorie "divertissement de l'année", "C'Cauet" sur NRJ remporte le titre devant "Les grosses têtes" sur RTL et "Super Moscato Show" sur RMC. A cette occasion, Cauet s'est confié à puremedias.com.

Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : Vous avez décroché le Radio Notes du divertissement de l'année avec "C'Cauet" sur NRJ. Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
Cauet : Ca fait toujours plaisir. Derrière moi, il y avait beaucoup de belles marques et beaucoup de grosses émissions. Ce n'était pas du tout une petite catégorie. Je suis ravi. C'est encore plus valorisant quand ça vient du public. Je suis fier parce que cette émission est là depuis assez peu de temps. Pour l'instant, on est ravi parce qu'elle a trouvé sa place. C'est que le début. Il faut y aller tranquillement. La radio, c'est tout sauf un sprint. C'est un marathon. C'est quelque chose qui se fait tous les jours.

"C'était un pari pour moi de prendre un public un peu plus large encore." Cauet

Qu'est-ce qui fait selon vous le succès de votre émission ?
Ca correspond à quelque chose qui n'existait pas. Je suis doublement ravi parce que c'est un pari que j'avais en tête depuis quelques années. Je pensais que le filon pour les radios comme NRJ était de créer une voix qui n'existait pas en fin de journée. Je ne crois plus du tout au mot "after school" parce que je trouve que ça ne veut pas dire grand chose. Ca donne une image très "teenage". Je pense que c'est surtout le "drive". Ce moment où il y a des millions de gens dans leur voiture, dans les transports. Oui, ils peuvent écouter juste de la musique mais pour ça, ils ont des tas de radios et des tas de "streaming". Mais ils peuvent aussi écouter quelqu'un qui les amuse. Ca n'existait pas sur NRJ. Et l'offre sur les radios était assez faible à cette heure-là. Donc, c'était un pari un peu dingue. C'était un pari pour moi de prendre un public un peu plus large encore. Je devais garder les moins de 30 ans et aller chercher un public de plus de 30 ou 40 ans. On veut proposer aux gens de s'amuser avec un type qui tord un peu l'actu dans tous les sens et qui continue de s'amuser avec ses auditeurs.

Vous parlez d'un programme nouveau mais votre émission reste marquée par votre style, qui est le même depuis plusieurs années. C'est aussi pour vous la victoire de la stabilité.
Oui et non. C'est une victoire parce que c'était quelque chose sur lequel je tendais. Lorsqu'on faisait les émissions à succès sur NRJ le soir, le format de ces émissions, l'heure un peu plus tardive et le public qui compose la radio à cette case, faisaient qu'on était obligé de rester dans un contenu très moins de 25 ans. Moi, j'avais cette envie d'élargir un petit peu tout ça. J'avais envie de partir sur ce qui compose l'actu ces derniers jours, sur la politique, sur le monde, sur la société et sur les stars. Je veux pouvoir rire et me moquer comme je sais le faire. Que les résultats soient là, ça me plaît beaucoup.

Avec cette nouvelle case, est-ce que vous avez adapté votre ton ?
Oui, complètement. On a créé une émission en deux parties. La première heure d'émission se fait dans un studio classique. A 18h, on bascule dans le grand studio public de NRJ, avec une cinquantaine d'auditeurs avec nous. C'est l'endroit où les stars peuvent venir. Il y a deux ambiances, il y a deux vitesses. La première heure est vraiment une émission de divertissement où je zappe sur l'actu du jour. Construire une émission presque exclusivement basée sur l'actu, c'était quelque chose qui n'avait jamais été fait sur une radio musicale. Jusque-là, il y avait un peu deux grands clichés historiques de la radio. Il y avait la radio musicale pour les moins de 25 ans et puis la radio pour les plus âgées, voire très âgées. On avait l'impression qu'il fallait répondre à ces deux offres-là et qu'il fallait être soit dans l'une, soit dans l'autre. Nous, on a ouvert une espèce de troisième voie en faisant une émission qui se balade sur l'actu, qui surfe sur l'actu, qui parodie l'actu et qui se moque de l'actu.

"J'ai déjà réalisé pas mal de rêves de gamin." Cauet

Est-ce qu'il y a une personnalité particulière que vous rêvez de recevoir dans votre studio ?
Non. Je crois que tous les gens que j'avais envie de recevoir sont tous venus au cours de ma carrière. A chaque fois que je me pose cette question, ils arrivent dans les semaines qui suivent. Il y a quelques jours, je regardais "Fast & Furious 7" et je me disais qu'on avait déjà fait une émission avec toute l'équipe de "Fast & Furious". J'ai déjà réalisé pas mal de rêves de gamin. Moi, j'adore que les artistes, qu'ils s'appellent Vin Diesel ou Keen'V, viennent dans notre univers et que ce n'est pas l'émission qui se plie à l'interview promo des artistes. C'est d'un ennuyeux monstrueux. Je ne pense pas que les gens viennent chercher ça. Mais j'aime l'idée que les artistes veulent s'amuser avec nous pour faire plaisir à notre public. Un artiste qui vient chez nous ne sera pas traité de la même façon que dans une pure émission d'interview.

Vous faites de l'interview, des jeux et des blagues. Est-ce que c'est la recette pour durer sur une radio pour les jeunes ?
On a élargi notre cible à mort avec beaucoup de 25-50 ans. Certes, à 50 ans, on est jeune. Mais je pense qu'être drôle à la radio, ça n'a pas d'âge. Si vous faites une émission qui est drôle, les gens viennent. Si les sujets sont accessibles pour les plus de 30 ans, ce public vient. Tous les jours, on a des témoignages de gens qui ne me connaissaient pas ou qui ne m'aimaient pas. Il doit y en avoir (rires). Je pense que les choses sont plus basiques que ça. Si vous êtes très informatif, je pense que le public vient. Si vous faites du divertissement comme moi - et pardon, je vais essayer de me caricaturer - et que vous êtes drôle, le public est aussi de plus en plus nombreux à venir.

L'émission est aussi déclinée sur Youtube. C'est quand même une stratégie pour cibler un public jeune.
Je pense qu'il y a trois cibles. Il y a des gens qui sont exclusivement radio et qui ne vont pas forcément tous les jours sur Youtube. Il y a des gens qui font un peu le tour. Ils vont sur Youtube quand c'est bien et sur la radio quand ils le peuvent. Et puis, il y a une cible qui est un petit peu plus jeune et qui est hyper consommatrice de digital et un peu moins de radio. Cette cible, il faut aller la chercher différemment. Le but du jeu est d'être présent là où les gens sont là. Quand on fabrique une vidéo avec mes équipes, on la fabrique différemment pour Youtube. Elle sera différente pour Facebook car c'est une clientèle de bureau qui va à un moment donné, consommer différemment. Il faut être présent sur chaque canal. La seule chose qui m'intéresse, c'est que quand ils se baladent, ils voient les noms Cauet et NRJ. Il faut que ces gens-là se disent : "Le jour où je vais écouter la radio dans ma voiture, c'est lui que je vais écouter". Je pense que les plus gros navires se conduisent simplement.

"J'ai milité pendant deux ans pour faire une émission plus tôt, c'est là qu'il y a un réservoir énorme de gens." Cauet

Un retour dans une case plus tardive pourrait vous intéresser à l'avenir ?
Pas du tout. Je l'ai déjà fait. J'ai milité pendant un an ou deux pour faire une émission plus tôt, en disant que c'était là qu'il y avait encore un réservoir énorme de gens. Ces gens avaient alors assez peu d'offres de divertissement. Il y a des vieux divertissements historiques, mais je trouvais qu'il y avait quelque chose à créer. C'est que le début. On vient de démarrer. On est face à des mastodontes qui ont plusieurs dizaines années d'existence comme "Les grosses têtes" sur RTL.

Il y a un peu plus d'un an, vous quittiez NRJ avec fracas en assignant la station devant le Tribunal de commerce de Paris. Surprise, vous êtes de retour en septembre sur la radio musicale. Que s'est-il passé ?
La vie est faite de surprise. La vie des médias et la vie des collaborations, c'est comme la vie affective. Parfois, il faut faire un break, pour que chacun retourne chez ses parents pour mieux se retrouver après. C'est la même chose ici (rires). Il faut parfois que chacun vive son aventure séparément pour que finalement les gens se disent que c'était bien quand on était ensemble. Ce n'est pas plus bête que ça.

Cette assignation en justice, ce n'est donc plus d'actualité ?
Oui bien sûr. Vous savez, tout ça, c'est du business.

Pourquoi vous n'êtes pas resté à Virgin Radio ?
Parce que NRJ m'a fait une proposition pour laquelle je me disais qu'il y avait un challenge incroyable. Je suis parti d'ici en voulant faire ce challenge dans un coin de ma tête. Alors quand on vient vous proposer le challenge que vous avez dans un coin de votre tête, il faut être stupide pour dire non. NRJ est une machine qui a une puissance phénoménale. Elle en a sous le pied. C'est une radio très active et très dynamique. C'est vrai ! Je ne le dis pas parce que j'y suis ! C'est une grosse machine de guerre quand elle est bien pilotée.

"Avec NRJ 12, on a d'autres projets de choses un peu dingues" Cauet

En novembre dernier, vous avez fait un retour à la télévision sur NRJ 12 avec "C'Cauet TV" à l'occasion des NRJ Music Awards. Quand est prévue la prochaine diffusion de ce format ?
On a pas mal d'idées de collaboration avec NRJ 12. Mais j'ai appris un truc avec le temps. C'est de faire les choses les unes après les autres. Et pas tout en même temps. Dans six mois, NRJ 12 sera toujours là. En tout cas, je lui souhaite (rires). Moi, je devrais être toujours là dans six mois. Donc, on a quelques émissions signées, comme celle-là. Mais l'urgence est de consolider ce qu'on a commencé à faire. Je me suis rendu compte qu'à un moment donné, on n'est pas à trois ou quatre mois près. Avec NRJ 12, on a d'autres projets de choses un peu dingues. Je ne peux pas vous en parler là. Il y a des idées qui se baladent. Ce sont les idées dingues qui m'amusent.

Vous n'avez donc pas fait une croix sur la télévision ?
Non ! C'est juste que j'ai un petit joujou entre les mains qui est assez magique. Je vois les résultats arriver. Je vois que le public aime bien. Je me dis que c'est le moment de consolider les fondations avant de monter le deuxième étage. J'ai le temps. En théorie, je devrais être là dans quelques mois.

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