Jamais deux sans trois. Clémence, plus jeune gagnante de l'histoire de "Koh-Lanta" à l'âge de 20 ans, lors de l'édition de "L'île des pins" en 2005, avait retenté sa chance lors d'une édition all-stars, en 2009, dans "Le retour des héros", où elle avait été éliminée prématurément à l'issue de la réunification. En 2018, dans ce "Combat des héros", celle qui est devenue entre-temps maman de deux enfants, a réussi un parcours sans faute, qui l'a emmenée jusqu'aux poteaux. Pascal, vainqueur de l'épreuve mythique, l'a choisie comme finaliste et le choix du jury final s'est porté en faveur de la jeune femme à une voix près lors de la dernière émission diffusée vendredi soir. puremedias.com a pu recueillir ses impressions.
Vous êtes la première candidate de l'histoire du jeu à remporter deux éditions. Etait-ce votre motivation de départ ?
C'était mon objectif de résultat, puisque je l'ai annoncé dès le départ. Mais j'avais aussi un autre objectif, qui était de gérer mon aventure et de partir sans regrets. Les deux sont réunis donc je suis très contente. Je ressens une certaine fierté d'être allée au bout et d'avoir gagné, même si on a bien vu que les votes étaient très serrés et que Pascal méritait tout autant que moi de gagner. Il a gagné les poteaux et a été très clairvoyant tout au long de l'aventure.
La finale n'était pas retransmise en direct mais la plupart des candidats de TF1 se sont retrouvés au siège de TF1 pour suivre la compétition. Quelle était l'ambiance sur place ?
C'est vrai que le direct amène un peu de festivité et de prestige à la chose, mais on s'est retrouvés entre nous, c'était sympa, même un peu plus familial que quand il y a un direct. Il y a eu un cocktail, puis la diffusion, où on a eu le stress du dépouillement. On a ensuite bu un coup tous ensemble à TF1. L'ambiance festive était là malgré tout, on a bien profité de cette finale. Après, sans langue de bois, je pense qu'on aurait tous préféré qu'il y ait un direct. Ça ne s'est pas fait, c'est comme ça, mais TF1 et la production avaient des raisons tout à fait valables.
Denis Brogniart a-t-il été la première personne à venir vous féliciter ?
Je me suis permis de prendre le temps de faire un bisou à mes enfants et à mon compagnon (le chanteur Mathieu Johann, ndlr) et ensuite Denis est venu me féliciter. Il a conduit de main de maître ce "Koh-Lanta". Il est lié au programme et sans lui, ce n'est pas pareil, donc j'étais très contente qu'il soit là.
Vous avez déclaré que cette troisième saison avait été la plus dure pour vous. Pourquoi ?
Déjà parce que j'ai 12 ans de plus que lors de ma première participation, donc ça se ressent physiquement. Même si je m'étais préparée, je n'avais pas la même condition physique que lorsque j'étais sportive de haut niveau et ça se comprend. Ensuite, il y a eu beaucoup de stratégie. C'est un casse-tête au quotidien pour savoir si on fait les bons choix ou non. Il y a eu beaucoup de questionnement. Et enfin, je suis devenue maman donc ça ajoute une difficulté supplémentaire au niveau affectif. Il y avait un vrai manque, que j'ai essayé de transformer en force et en motivation en me disant que je n'avais pas quitté mes enfants et mon compagnon pour rien et qu'il fallait que je me donne à fond pour honorer cette participation.
La principale différence entre votre épreuve des poteaux de 2005 et celle de 2018 a été le port de chaussures, autorisé cette saison. Cela a-t-il rendu les choses plus faciles pour vous ?
En 2005, on n'avait pas de chaussures et les poteaux n'avaient pas du tout la même forme. Ils étaient ronds, on ne pouvait donc pas en retirer des parties contrairement à cette saison où c'était possible, ce qui ajoutait de la difficulté. Jérémy est tombé en premier, mais j'avais face à moi un Pascal très résistant. Je n'ai pas de regret car il a été impérial, il ne bougeait pas du tout de son poteau alors que moi j'étais très instable. Après, chaussures ou non, on est tous logés à la même enseigne.
Qui redoutiez-vous le plus cette saison ?
Je redoutais les personnes les plus stratèges parce que je sais qu'avec d'anciens candidats, la stratégie a toute sa place et j'avais peur de me faire avoir. Je me suis rapprochée rapidement des personnes les plus stratèges, par affinité. On m'a parfois reproché de trop les suivre, mais c'était dans mon intérêt aussi. J'étais prête à faire de la stratégie, je savais que c'est nécessaire pour aller loin, mais ce n'est pas mon point fort. Le fait de me rapprocher de Pascal et Javier, c'était du pain béni. On s'est rapidement fait confiance et on s'est prouvé les uns avec les autres qu'on avait eu raison.
Votre stratégie était donc de suivre la stratégie mise en place par les autres ?
En effet, étant donné que je n'étais pas la meilleure en stratégie. Mais au-delà de ça, on a eu rapidement des affinités, ce qui a créé une alliance solide.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette saison ?
Il y en a deux, à commencer par le fait que mon papa a traversé le monde pour venir me voir alors qu'il n'aime pas du tout voyager. Cela a été beaucoup d'émotion. Et puis je citerai aussi ma victoire sur l'épreuve du koala. C'est celle sur laquelle je me suis vraiment dépassée. Je savais que c'était important pour la suite de mon aventure. J'adore avoir le sentiment d'être allée au bout de quelque chose.
A contrario, votre souvenir le plus désagréable ?
Les nuits sous la pluie (rires) ! Les cabanes ne sont pas vraiment étanches, donc on est tous mouillés, il faut surveiller le feu pour ne pas le perdre, et au final, on ne dort pas. Je me suis vraiment aperçue qu'on était dans un "Combat des héros" parce que dans des éditions classiques, des gens se seraient plaints de ces conditions mais là, on savait où on mettait les pieds, donc personne ne s'est plaint. Ça a facilité les choses de ne pas devoir remonter le moral à certains et ça a montré qu'on avait tous notre place dans cette édition.
Vous avez gagné 100.000 euros en 2005 et de nouveau 100.000 euros en 2018. Comment les utilisez-vous ?
J'ai acheté un appartement à Boulogne-Billancourt. Cela a été un bon départ dans ma vie, à 20 ans. Cette fois, avec mon compagnon, on s'est dit que ce serait bien d'utiliser cette somme pour voyager, faire découvrir le monde à nos enfants et profiter de cette vie de famille qui nous est chère. C'est sûr qu'avec 100.000 euros, on a plus de liberté et on se pose moins de questions.
Avez-vous d'autres projets sur les plans professionnel et personnel ?
Avec mon compagnon, nous avons ouvert un café-concert à Cherbourg. On va le garder, on est très fiers d'avoir monté cette structure. De mon côté, j'ai commencé en septembre une activité de coaching parental pour aider les familles à avoir une ambiance plus harmonieuse à la maison. Ça commence à bien prendre, je suis très contente. Et j'ai un livre en préparation en rapport à cette nouvelle activité, donc je suis comblée. Il sortira début 2019 chez Flammarion. La méthode que j'ai apprise au cours de ma formation m'a beaucoup aidée à titre personnelle donc je mettrai en avant mes sensations de maman et ce que je fais au quotidien pour que tout se passe bien avec mes enfants.
Si TFX vous contacte pour vous proposer d'être la prochaine "Super Nanny", vous signez tout de suite ?
(Rires) Ça n'a pas du tout été le cas. Mais si j'ai des propositions au niveau de la télé ou de l'animation, je les étudierai. A partir du moment où elles me correspondent ou si c'est un thème qui m'est cher, pourquoi pas. Mais je pense que "Super Nanny" est bien installée et qu'ils n'ont pas besoin de remplaçante !
L'aventure "Koh-Lanta" est-elle définitivement terminée pour vous ?
Je pense que j'ai fait le tour. C'est bien de laisser la place aux autres aventuriers et de rester sur une note positive.
Il y a quelques semaines, Denis Brogniart était invité dans #QHM pour présenter cette nouvelle saison :