Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Todd crée la polémique avec son dernier livre "Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse". Dans ce dernier, l'intellectuel français prend notamment ses distances avec les manifestants du 11 janvier et dénonce l'islamophobie sévissant selon lui en France.
Pour sa plateforme web "Clique", Mouloud Achour est allé interroger Emmanuel Todd. Il a décidé de diffuser hier des extraits de son entretien avec l'intellectuel dans "La nouvelle édition" d'Ali Baddou sur Canal+. Mouloud Achour a notamment décidé de montrer un passage dans lequel Emmanuel Todd évoque la presse française, une industrie en crise qui se servirait selon lui de l'islamophobie pour vendre du papier.
Interrogé sur la dernière Une de presse qu'il a trouvé islamophobe, Emmanuel Todd a ainsi sans hésiter désigné la dernière couverture de "Marianne" sur "Les Complices de l'islamisme". "J'ai vu hier dans la rue le dernier truc de 'Marianne'", a commencé Emmanuel Todd. "'Marianne', je les connais bien. Ce sont des gens dont je me suis séparé. 'Marianne', c'est un cas extrême et particulier de naufrage... Pour moi, ils sont en train de devenir un journal d'extrême-droite", a lâché l'intellectuel.
"Si vous voyez l'obsession de l'islam comme un dérivatif à des problèmes économiques et sociaux ingérables. Vous avez des gens qui se mettent à cibler systématiquement des minorités. Pour moi, c'est une attitude d'extrême-droite. C'est là où commencent les malentendus et les problèmes graves. Ces passages de la gauche à l'extrême-droite préfigurent le fascisme", a conclu Emmanuel Todd.
Des propos très violents qui ont fait réagir Nicolas Domenach lors du retour en plateau. "Moi, j'étais à 'Marianne'. J'ai quitté 'Marianne' ou plutôt 'Marianne' m'a forcé à les quitter. Donc je n'ai pas envie de les défendre", a précisé le journaliste politique dans un premier temps. "Mais en l'occurence, on ne peut pas disqualifier ceux qui pensent différemment de vous, soit en les traitant de Pétain comme il a fait avec Manuel Valls, soit en disant : 'c'est l'extrême-droite'. Non, c'est une autre tendance de la gauche qui pense qu'il faut interpeller ceux qui parlent de l'islam d'une certaine façon", a conclu le journaliste politique. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence à partir de 2'57.