Les juges 2.0 ont tranché. Banni de Facebook depuis le mois de janvier pour une durée indéterminée, Donald Trump attendait ce mercredi la décision du conseil de surveillance du réseau social pour entrevoir l'espoir d'un retour numérique auprès de ses partisans. En début d'année, celui qui était encore le président des Etats-Unis avait publié une vidéo en faveur de ses soutiens qui avaient envahi le Capitole à Washington, ce qui était loin d'être le premier dérapage du leader et avait entraîné la décision de Facebook. Une première pour un chef de l'Etat. La même semaine, son compte Twitter avait été suspendu de manière définitive.
Dans cette affaire sensible, Mark Zuckerberg, le fondateur de la plateforme, avait sollicité l'avis du conseil de surveillance, sorte de Cour suprême interne à son entreprise, chargée d'examiner les problèmes de modération du réseau aux près de trois milliards d'utilisateurs à travers le monde. Présenté comme un organe indépendant, composé de 20 experts issus de différents pays et milieux professionnels, il a donné raison aujourd'hui à Facebook d'avoir suspendu le compte de Donald Trump.
"Facebook cherche à échapper à ses responsabilités"
Cependant, l'organe a assorti son avis motivé d'une mise en garde : le réseau social devra prendre une décision sous six mois concernant l'avenir de ce compte qui revendiquait 35 millions d'abonnés avant sa suspension. "Facebook n'a pas le droit de suspendre un utilisateur pour une période indéterminée sans critères permettant de dire quand et si le compte pourra être réactivé", peut-on lire sur le site du conseil de surveillance.
Et de relever que les suspensions à durée indéterminée n'existent pas parmi les règles actuelles de Facebook. "En appliquant une sanction floue, sans fondement et en chargeant ensuite le conseil de résoudre ce dossier, Facebook cherche à échapper à ses responsabilités", ont réagi les membres, en refusant de trancher à la place du réseau social. En revanche, si toute suspension de compte doit être définie dans le temps, Facebook a toujours la possibilité de supprimer de manière définitive un compte problématique.
