Interview
M.-O. Fogiel : "Avec Alexandre Bompard, on ne parle que d'Europe 1"
Publié le 15 avril 2010 à 13:50
Par Julien Mielcarek
Entretien avec l'animateur de la matinale de la station.
Marc-Olivier Fogiel Marc-Olivier Fogiel© Europe 1
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Ce matin, Médiamétrie a publié les résultats d'audience de la radio pour la période janvier-mars. Lors de cette vague, Europe 1 a atteint des niveaux d'audience inédits depuis 2001. Symbole du renouveau de la station, Marc-Olivier Fogiel commente ces résultats. Cité à de nombreuses reprises ces derniers jours alors que le nom d'Alexandre Bompard est cité pour prendre la présidence de France Télévisions, Marc-Olivier Fogiel donne sa version des faits. Entretien.

Ozap : Lors de la précédente vague, Europe 1 Matin avait réalisé un record d'audience. Cette fois, quels enseignements tirez-vous des résultats de la matinale ?
Marc-Olivier Fogiel : Je suis très fier parce que ça prouve, qu'après deux ans de travail collectif, ce n'est pas un feu de paille et on est sur des bases solides. J'en tire une fierté collective parce que tous les quarts d'heure s'enchaînent et se portent les uns les autres. Il n'y a plus un quart d'heure en particulier qui tire tout le reste.

Si on regarde d'un peu plus près, quels sont les rendez-vous les plus écoutés ?
Nicolas Canteloup, Guy Carlier sont forcément des rendez-vous très écoutés. Après, il y a forcément plus de monde derrière la radio à 8h45 qu'à 7 heures du matin mais on remarque qu'on a le même nombre d'auditeurs à 8h et 9h. Les points forts sont ceux-là avec d'autres grandes fiertés comme le 9/9h30 qui était l'an passé une difficulté a fait un énorme bond. Le fait de démarrer à 6h30 est aussi très payant, grâce notamment à ce que fait Benjamin Petrover dès 4h30 où on note les premiers effets des changements opérés.

On parle souvent du match Canteloup/Gerra, les deux humoristes étant programmés en même temps. Nicolas Canteloup continue-t-il de gagner du terrain ?
Il continue de gagner du terrain mais Laurent Gerra aussi donc le match, en nombre, est à la faveur de Laurent Gerra qui fait un bond. Mais Nicolas en fait aussi un énorme puisqu'il gagne 194..000 auditeurs sur un an. Ce qui prouve bien que la politique d'Alexandre Bompard est la bonne en restant concentré sur ce que nous faisons sans regarder ce que font les autres. Finalement, de passer devant ou derrière une radio ou un rendez-vous en particulier, n'a pas beaucoup de sens. On regarde juste si on progresse ou pas.



C'est une réponse à Laurent Gerra qui vous accuse d'attiser une rivalité entre les deux imitateurs.
Heureusement que j'ai autre chose à faire que d'attiser la rivalité entre les deux. Mon boulot est de porter une matinale et un travail d'équipe, pas de répondre à Laurent Gerra dont je me fiche royalement.

Canteloup qui progresse à nouveau, c'est un argument pour le convaincre de faire une saison supplémentaire ?
Les chiffres lui sont totalement étrangers. Ça lui fait évidemment plaisir mais il est vraiment en dehors de tout ça. Son moteur reste le plaisir ou non de se retrouver avec son équipe le matin. Aujourd'hui, ce plaisir est là et il n'est pas « intoxiqué » par les audiences etc.

C'est malgré tout un enjeu d'audience pour vous. La gestion de ce rendez-vous représente une appréhension pour vous ?
Non parce qu'on est tous très attachés les uns aux autres. La dimension affective est très présente et ce sont plus des discussions que des rendez-vous professionnels. Je ne le vis pas comme ça et je ne me dis pas que c'est un enjeu d'audience à ne pas perdre. Sincèrement, avec Nicolas, on travaille avant tout dans le plaisir. Il est un des ingrédients pour moi dans le plaisir de venir chaque matin.

Plus généralement, concernant Europe 1, quel regard portez-vous sur les chiffres d'audience ?
Ils valident le gros travail entrepris par Alexandre Bompard depuis 2 ans. C’est un bond historique. Rendez-vous compte, la station avait « un trend négatif », non seulement l’érosion a été stoppée, mais la tendance a complètement été inversée. Ce qui fait donc mentir ceux qui pensaient qu’après les changements du début, tout ça s’essoufflerait. Un travail de fond a donc été accompli, aussi bien à l’antenne que dans l’entreprise. Alexandre Bompard a réussi à redonner aux salariés la fierté de travailler au sein de cette entreprise et a permis à cette radio de retrouver la place qui est la sienne.


[SC2025558Ot:crop@h:120@w:630@x1:0@y1:217@wc:800@hc:153 Crédits : Anthony Serpe / VISUAL Press Agency]

Beaucoup de rumeurs l'annoncent à la direction de France Télévisions. Quelle serait votre réaction s'il était amené à partir ?
Je ne souhaite pas me livrer à cet exercice. Alexandre Bompard est aujourd’hui le patron d’Europe 1 et ce qui compte pour moi, c'est notre très belle rencontre et la qualité du travail qu'on essaie de fournir au quotidien avec toutes les équipes.

On sent bien que c'est une rencontre assez forte entre vous. D'ailleurs, vous n'êtes pas un simple présentateur de la matinale, on vous qualifie même de conseiller...
(il interrompt) Je ne suis pas conseiller d'Alexandre Bompard. Je suis juste quelqu'un de très attaché à Europe 1 et à Alexandre Bompard.

Justement, cet attachement fait-il que votre avenir professionnel est forcément lié au sien ?
Non. Aujourd'hui, je conditionne mon avenir professionnel à la suite de l'avancée d'Europe 1. Aujourd'hui, j'ai un patron qui s'appelle Alexandre Bompard et je travaille avec lui sur l'avenir d'Europe 1. Je ne me perds pas en conjectures et en hypothèses. Alexandre Bompard est le patron d'Europe 1 et quand il me parle, il me parle d'Europe 1 et avec lui, je réfléchis à Europe 1.

Mais quand vous lisez des articles de presse qui vous présentent comme un possible candidat à sa succession. C'est un scénario qui vous paraît plausible ou pas du tout ?
Le 1er avril, où chacun a échangé sa place sur Europe 1, est terminé. Aujourd'hui, chacun est à sa place et la mienne est celle de quelqu'un qui cherche à présenter la meilleure matinale. Ça me demande beaucoup d'énergie et ça ne me laisse pas le temps de faire des jeux qui sont sans fondement.



Mais vous lisez ces articles où on vous cite beaucoup.
Je les lis évidemment mais je lis surtout la presse pour suivre l'actualité pour chercher les bons invités etc. Je passe mon temps à ça, et pas autre chose. Je ne perds pas mon temps dans des hypothèses qui n'existent pas. Aujourd'hui, le patron d'Europe 1 s'appelle Alexandre Bompard.

Vous êtes forcément touché par les intentions qu'on vous prête.
Dans mon parcours professionnel, on m'a prêté tellement d'intentions... Il me faudrait plusieurs vies pour les compiler. J'ai toujours été préoccupé par ce que je faisais le lendemain donc, là, je prépare la matinale de vendredi. Je ne me suis jamais projeter beaucoup plus loin.

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Et quand Le Point évoque une alliance entre vous, Stéphane Courbit et Alexandre Bompard.
(rires) Ça me fait rire. Dans ces journées longues, c'est comme un bon téléfilm ! C'est très bien les fictions du soir à la télé, ça permet de se détendre. De temps en temps, on a besoin de rire et c'est une bonne récréation.

On termine avec la dernière rumeur à votre sujet. On dit que vous aviez rendez-vous à l'Elysée en début de semaine.
(rires) Je ne suis même pas passé près du rond-point des Champs-Elysées ! Mais on peut le proposer à des scénaristes... Comment on pourrait appeler ça ? "24 Heures" ! Avec tout ce qu'on prête, il faudrait pouvoir mettre 48 heures dans 24 heures pour tout raconter. Mais non, je n'ai pas été à l'Elysée. La dernière fois où j'y suis allé, c'était pour la remise d'une décoration à mon amie Muriel Robin, il y a un mois. Je n'y suis pas allé depuis.



Au sujet de France Télévisions et de la cession de sa régie pub...
En revanche, je suis allé à France Télévisions hier.

Pour...
Pour discuter de l'émission de Franz-Olivier Giesbert (dont il est le producteur, NDLR). On discute de la suite avec France Télévisions.

Et avez-vous aussi discuté de la cession de la régie de France Télévisions. Vous connaissez bien Stéphane Courbit : comme Frédéric Mitterrand, pensez-vous qu'une vente de la régie à sa société pose « un problème déontologique » ?
Je n'ai pas d'avis sur la question. Je ne connais pas ce dossier que je trouve très compliqué. Ce que je sais de Stéphane Courbit, qui est mon ami, c'est qu'il est un homme qui fait de bonnes affaires. C'est un très bon manager et je ne l'ai jamais vu mélanger des intérêts donc je ne vois pas pourquoi il commencerait aujourd'hui. C'est quelqu'un de rigoureux.



Où en êtes-vous de votre réflexion sur la poursuite de votre travail à Europe 1 ?
On va discuter maintenant. Mon ambition est de continuer à progresser et on réfléchit aux moyens de cette progression.

Donc vous ne savez pas si vous continuez ou non la matinale.
Non, je ne sais pas puisque je ne voulais pas me poser la question. Dès aujourd'hui, on va commencer à réfléchir à l'année prochaine.

Et en terme d'envies ?
Je me lève tous les matins à 2h30 sans jamais me demander pourquoi je me lève. Donc, mon envie est là.

Pour terminer, on vous a bien écouté ce matin et, après 9 heures, vous avez dit « Je me vois déjà à la télé ». Fallait-il y voir un signe ?
C'est génial de voir des signes. Hier, certains ont vu un signe quand j'ai dit « Je ne sais même pas ce que je ferai demain ». C'est marrant cette interprétation des signes (rires). Ce sont peut-être des lapsus mais je ne crois pas ! Ce sont les mêmes phrases depuis deux ans mais on les interprète aujourd'hui. Pour bien connaitre la psy, certains analysent des rêves en disant n'importe quoi donc il faut faire très attention de ne pas être à côté de la plaque.

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