Hors-la-loi : Rachid Bouchareb rate le coche

Partager l'article
Vous lisez:
Hors-la-loi : Rachid Bouchareb rate le coche
Imparfait, tant dans sa mise en scène que dans le jeu de ses comédiens, "Hors-la-loi" n’arrive pas à la hauteur d’"Indigènes" dont il reprend tous les codes. Il ne mérite toutefois pas la polémique qui l’entoure.

Le nouveau film de Rachid Bouchareb méritait-il de faire naître autant de polémique ? Devait-il être taxé de film anti-français comme certains le prétendaient ? A ces deux questions, une réponse par la négative s’impose. Car si on peut reprocher au réalisateur de ne s’intéresser qu’au point de vue algérien dans son film, il ne faut pas chercher dans Hors-la-loi un documentaire ou une œuvre historique. Il s’agit là d’une fiction. Simplement. Une fiction qui passe à côté de son sujet, malheureusement, et qui noie ses ressorts scénaristiques dans une mise en scène paresseuse, scolaire et manquant de souffle. Après le succès critique et public mérité de son Indigènes, Rachid Bouchareb ne renouvellera pas l’exploit cette fois-ci.

Des acteurs hors-sujet à défaut d’être hors-la-loi…



Le réalisateur Rachid Bouchareb n’a jamais caché son envie de réaliser une trilogie sur les relations historiques entre la France et l’Algérie. Après Indigènes, Hors-la-loi s’inscrit donc comme le second volet de cette trilogie. Et si, comme dans le premier, le cinéaste a eu le mérite de faire découvrir des pages méconnues de l’Histoire, il faut malheureusement se rendre à l’évidence. Cette seconde fresque historique nous offre un visage en demi-teinte et le destin de ses héros ne parvient pas à nous émouvoir. La faute à un académisme trop clinquant qui finit par ennuyer. Une fois passée la scène d’ouverture et le massacre de Sétif du 8 mai 1945, on ne s’attache plus à l’histoire, même dans des décors qui reconstituent pourtant fidèlement les années d’après-guerre. Etonnamment, les acteurs ne sont pas étrangers à ce désintérêt…

On a du mal à imaginer que Jamel Debbouze, Sami Bouajila ou Roschdy Zem ne se soient pas sentis impliqués dans ce film. Pourtant, eux qui étaient si brillants dans Indigènes (qui leur valut d’ailleurs le Prix d’interprétation masculine à Cannes) nous déçoivent curieusement ici. A défaut de nous faire passer l’émotion, c’est au travers de leur jeu qu’ils passent. A l’image du film lui-même, la direction des acteurs semble avoir été réalisée avec une paresse coupable. Les acteurs étaient les maillons forts d’Indigènes mais, à l’exception de Roschdy Zem, ils ne sont jamais parvenus à faire vivre leur personnage cette fois-ci. Hors-sujet à défaut d’être hors-la-loi…

La plus grave erreur serait de faire de "Hors-la-loi" le film qu’il n’est pas



S’il s'agit pourtant de l’argument phare des détracteurs de Rachid Bouchareb (qui n’ont sans doute pas dû voir le même film que nous), le metteur en scène a fait l’effort de ne pas réaliser un film revendicatif. En cinéaste averti, il livre avant tout une œuvre cinématographique qui se sert de la grande Histoire pour nous raconter son histoire. Car si Hors-la-loi a l'intelligence de confronter deux pays (l'Algérie et la France) à leur passé, il s'efforce aussi de nouer un drame familial entre trois frères partagés dans leurs idées, mais réunis par l'amour d'une mère. Dommage, néanmoins, qu’en se concentrant du point de vue de l'Algérie, Bouchareb oublie de nuancer ses propos en frôlant le manichéisme tant redouté. En nous montrant la violence et le radicalisme qui émanaient parfois dans les deux camps (notamment au FNL), le cinéaste comble en partie cette lacune…

La plus grave des erreurs serait de faire de Hors-la-loi le film qu’il n’est pas, et de garder de lui cette image que les polémiques ont construite. Le film ne mérite ni le tapage qui l’entoure, ni de rester dans les annales du septième Art. S’il est parfois facile de mettre au pilori ceux dont on a construit le trône par le passé, parlons de Hors-la-loi comme un simple accident de parcours dans la filmographie de Rachid Bouchareb. En espérant qu’il retrouve dans le dernier volet de sa trilogie le talent dont il avait fait preuve sur le premier…

Rachid Bouchareb
Rachid Bouchareb
Aujourd'hui à Cannes : Le film de Jamel Debbouze et Rachid Bouchareb continue de faire polémique
Aujourd'hui à Cannes : Le 63ème Festival ouvre ses portes...
l'info en continu
Audiences access 20h : Record de saison pour "TPMP" et Cyril Hanouna sur C8, "Quotidien" et Yann Barthès restent leader des talks
Audiences
Audiences access 20h : Record de saison pour "TPMP" et Cyril Hanouna sur C8,...
Audiences pré-access : "C à vous" avec Anne-Elisabeth Lemoine en forme sur France 5, "The song" remonte (un peu) sur NRJ 12
Audiences
Audiences pré-access : "C à vous" avec Anne-Elisabeth Lemoine en forme sur France...
Audiences : "Meurtres au paradis" frôle les 4 millions sur France 2, record pour "Mariés au premier regard" sur M6, "Les bracelets rouges" stable sur TF1
Audiences
Audiences : "Meurtres au paradis" frôle les 4 millions sur France 2, record pour...
"Je n'interviendrai pas sur les quotidiennes" : Comment Christophe Beaugrand va jongler entre "Secret Story", "Bonjour !" sur TF1 et "Les Grosses Têtes" sur RTL
Exclusivité
"Je n'interviendrai pas sur les quotidiennes" : Comment Christophe Beaugrand va...
"Peut-être que ce mariage CNews-BFMTV a créé une certaine confusion" : Un an après son lancement, "Factuel" s'est déclaré en cessation de paiement
Presse
"Peut-être que ce mariage CNews-BFMTV a créé une certaine confusion" : Un an après...
"Ça reste une première télé" : Artus bienveillant avec les comédiens de son film dans "Quotidien"
TV
"Ça reste une première télé" : Artus bienveillant avec les comédiens de son film...