Interview
Laurent Fontaine : "On ne refuse pas 'L'Ile de la Tentation'"
Mis à jour le 29 avril 2010 à 14:53
Publié le 29 avril 2010 à 14:53
Par La rédaction
Entretien avec l'animateur de la version 2010 de l'émission.
Laurent Fontaine présente "L'Ile de la tentation" 2010 Laurent Fontaine présente "L'Ile de la tentation" 2010© Virgin 17/Endemol
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C'est ce soir que Virgin 17 ressuscite L'île de la Tentation. La chaîne a récupéré le format, abandonné il y a deux ans par TF1, et c'est aujourd'hui Endemol qui en assure la production, prenant la relève de Glem. Beaucoup de changements derrière les caméras, donc, et devant aussi. En effet, après Stéphane Bouillaud et Céline Géraud, c'est Laurent Fontaine qui prend en mains la présentation de l'émission, et qui assurera notamment l'animation des célèbres feux de camp.

A l'occasion de la première de l'émission, ce soir à 20h35 sur Virgin 17, Laurent Fontaine a accordé un entretien à Ozap. Il développe les nouveautés de cette nouvelle mouture de L'île de la Tentation, et promet quelques surprises. Il évoque également le budget inférieur impliqué par une diffusion sur une chaîne de la TNT, et le casting, qu'il annonce « plus moderne ».

 

« Il n'y a pas que des beaux gosses »



Quelles sont les nouveautés de cette Ile de la tentation ?
Plein de nouveautés en termes mécaniques, même si la mécanique est toujours la même : une mer, deux sites, des tentateurs, des tentatrices, quatre couples qui viennent tester leur amour, bref le basique de l'Ile de la tentation... Une nouveauté plus inattendue est dans l'ensemble des corps de métiers, dans l'ensemble des secteurs. Aussi bien dans le choix des tentateurs et des tentatrices, avec un casting différent, plus moderne, dans le sens où le public de tentateurs et tentatrice est différent. On a un contrôleur de gestion, un éducateur sportif... des gens qui ont un vrai cerveau et pas que des muscles. Pas que des beaux gosses.

Le casting des saisons précédentes était plus superficiel ?
Disons que c'étaient plus des castings un peu physiques. Là il y a eu un casting un peu modulé, plus moderne et moins « t'es beau, t'as des muscles, t'as pas de cerveau, ou si t'as un cerveau, t'es drôle, t'es charmant, t'es pas beau ». Là, les gens sont tous beaux globalement, il y en a pour tous les goûts, et à la fois il y a des personnalités fortes. Par exemple Roberto, qui est un gros, gros personnage de l'Ile et qui va beaucoup faire parler de lui. Ca c'est pour le choix des tentateurs.

Et du côté des candidats ?
Il y a clairement une identification dans les problématiques de couples, peut-être là encore, plus moderne : des jeunes couples d'aujourd'hui et qui ont tous une problématique particulière, avec un enjeu particulier. Ca a été un vrai choix de ne pas être trop sulfureux, de ne pas choisir de gens un peu barrés, mais des gens qui sont vraiment ensemble, qui s'aiment vraiment, depuis deux, trois ans pour certains, qui n'ont pas de gosses, mais qui forment un vrai couple et qui ont des problématiques qui sont très différentes les unes des autres.

 

« Dans Confessions Intimes, c'est beaucoup plus exagéré »



Et les nouveautés mécaniques que vous évoquiez... ?
Dès la plage d'arrivée, il y a un changement important que vous découvrirez, et jusqu'au final qui est très différent de ce qu'on a pu voir dans les saisons précédentes, et qui n'a pas vraiment été choisi par la prod - et c'est ça qui est marrant - mais qui a été un peu imposé par un truc qui s'est passé, et totalement inattendu, venant de l'un des participants. Ca a surpris tout le monde et ça a obligé l'ensemble de l'équipe à annuler le feu de camp final. Donc il a fallu en parler, expliquer à ceux qui étaient là pour le feu camp pourquoi il n'aurait pas lieu, et voilà... donc beaucoup de changements. Mais c'est bien L'île de la tentation qu'on va voir, avec ses expériences, ses rituels, propres à ce programme et qui satisferont ceux qui connaissent ce programme, qui l'attendent et qui l'aiment.

Le casting des candidats, leurs films de présentation très clichés, font un peu penser à Confessions intimes. Quel regard portez-vous sur ces candidats ?
Confessions intimes, c'est une émission qui repose sur des gens qui ont une problématique particulière, donc par définition, pour être télévisuelle, cette problématique doit être un peu caricaturale sinon ça n'a pas un gros intérêt. C'est une émission qui est très populaire sur TF1, qui a ses codes depuis très longtemps. Dans un autre genre, plus bobo, mais qui fonctionne de la même manière, il y a un truc qui s'appelle Strip Tease. L'île de la tentation, oui bien sûr il y a des couples jaloux, mais il faut des couples qui ont des problématiques, des couples qui ont des aspérités. Moi je ne vois rien dans ces couples-là qui ne soit pas des choses que je retrouve chez tous les couples d'aujourd'hui autour de moi. Dans Confessions intimes, que je connais quand même bien, les problématiques sont beaucoup plus exagérées : c'est le mec qui bouge pas une oreille et qui sort pas de la maison, ou c'est le mec qui est fou de Johnny... Là, pour L'île de la tentation, j'ai vraiment le sentiment que c'est des choses qu'on a tous connues. 

 

« La télé-réalité est l'exercice télévisuel le plus sophistiqué »



Pourquoi avoir accepté cette émission ?
Pour plein de raisons. Parce que j'aime la télé-réalité, c'est pour moi aujourd'hui l'exercice télévisuel le plus sophistiqué qui soit, en terme de produit complet. Aujourd'hui, faire une télé-réalité de 10 fois 70 minutes, ça demande un boulot qui est digne de la fiction et qui fait bosser des tas de compétences, des gens incroyables. Ca va des monteurs aux cadreurs en passant par les journalistes sur place etc... Donc c'était un enjeu pour moi d'être au coeur d'un télé-réalité. C'était un truc passionnant. Deuxième raison : parce que c'était Endemol qui me le proposait et que j'ai une grande confiance dans cette boite de prod, qui connaît un peu son taf question télé-réalité. Quitte à faire une télé-réalité, autant le faire avec les meilleurs. Troisième raison : c'est la première fois que je ne produisais pas une émission que j'animais, et ça aussi c'était un exercice intellectuel intéressant, d'être dans des "pantoufles", d'être "drivé", d'être coaché, d'avoir le regard d'un producteur sur moi.

Et le fait de la présenter sans Pascal Bataille ?
C'était aussi un enjeu, oui, de me retrouver seul aux manettes d'un programme. Et puis tout bêtement le kif. Le kif de partir dans une expérience que je ne connais pas, pour laquelle j'avais plein d'a priori évidemment. Moins que le grand public, mais quand même pas mal, ceux que les journalistes ont. J'avais envie de les valider, de les tester, de voir. Voilà, toutes ces raisons, et puis partir 20 jours avec 80 personnes au bout du monde et m'aérer la tête sur un programme avec un enjeu incroyable.

 

« J'adorerais présenter une émission sur l'art »



En gros, ça ne se refuse pas... ?
Non, tu ne peux pas dire non. Sauf si tu penses « oh là là, est ce que ça va pas être mauvais pour mon image ? », mais j'ai toujours prouvé que je ne me posais pas trop ce genre de questions - peut-être pas assez d'ailleurs. J'ai mon copain Michel Field qui, il a cinq ans, disait « J'adorerais présenter L'île de la tentation », mais Michel ne présentera jamais L'île de la tentation. Et il aurait sûrement été formidable dans L'île de la tentation à l'époque, mais les signaux qu'il donnerait font qu'il ne pourrait plus être à la tête du 19/20 de LCI. Donc c'est un peu compliqué, mais il aurait adoré la présenter. Moi, on me permet de le faire, je n'ai pas d'enjeu derrière, je présente pas un grand journal d'info quelque part. Donc voilà, je suis un animateur populaire, habitué des programmes populaires et qui les assume. Ca me paraissait évident que j'accepte.

Justement, est-ce qu'une proposition d'un journal, sur LCI, ou Le Grand Journal de Canal+, vous attirerait ?
Ecoute, si tu veux dire à Rodolphe Belmer qu'il me propose à la succession de Michel Denisot, je peux le faire (rires). Mais je ne suis pas totalement sûr que ce soit dans leurs projets (rires). C'est un peu le discours qu'on a tenu à Pascal et à moi depuis longtemps, la question : « vous pourriez présenter une émission sur l'art contemporain ou la politique parce que ce sont vos passions, mais pourquoi vous ne le faites pas ? » Je ne le fais pas parce qu'on ne me le propose pas, tout simplement. Et les quelques fois où on a proposé des émissions un peu plus intelligentes, selon les termes de certains journalistes qui ont divisé la télé en "télé intelligente" et "télé moins intelligente", on n'en parlait pas. Je n'ai jamais vu un article disant « Génial, Bataille et Fontaine, C'est Off sur Jimmy, qu'est ce que c'est bien ! Les enquêtes que vous avez faites avec les moyens que vous avez, c'est formidable ! » Donc à un moment donné, tu fais aussi ce qu'on te demande de faire, c'est un peu compliqué. Mais j'adorerais présenter une émission sur l'art, ou sur la politique ou une émission du genre de ce que fait Denisot ou Michel sur LCI.

C'est Endemol qui s'occupe de l'émission cette année. Comment cela s'est-il passé puisqu'ils débarquaient en même temps que vous ?
Ils débarquaient sur cette émission, vu qu'ils ont racheté le format il y a peu de temps, mais ils ne débarquent pas du tout dans la télé-réalité. Donc ils ont compensé la méconnaissance du format sur le papier, par leur immense connaissance de la télé-réalité, des systèmes de casting, du montage etc... Donc il n'y pas eu trop de problèmes pour Endemol pour produire L'île de la tentation assez rapidement. Moi j'ai vu cent personnes sur place au Mexique, pour certaines qui travaillaient déjà sur l'île les années précédentes, des gens qui avaient des compétences dans ce secteur-là.

 

« Il y a des gens qui bloquent leur soirée pour l'émission ! »



Arriver avec cette émission, sur une chaîne comme Virgin 17 qui a un peu cassé sa tirelire pour acquérir le format... il n'y a pas une certaine pression ?
Non, il n'y a pas de pression, parce que je pense que globalement, même sur une chaîne comme Virgin 17, qui n'a pas fixé de limites d'audiences, il y a un public qui attend L'île de la tentation. Il y a des gens qui ont été frustrés l'an dernier qu'elle n'y soit pas. Il y a des gens pour qui c'est un rendez-vous, au même titre que Secret Story, Koh-Lanta ou la Nouvelle Star... Il y a des gens qui bloquent leur soirée. L'île de la tentation participe à ce truc-là, il y a une tribu de fans, de public, qui adore cette émission, qui adore la regarder à plein de degrés différents. Donc je pense qu'il n'y pas trop de souci à se faire sur l'audience générale par rapport à ce que fait Virgin 17. Et honnêtement, la saison est tellement forte, tellement puissante cette année, que ça va le faire. 

Mais il faut que les gens aillent sur Virgin 17, une chaîne de la TNT, plutôt jeune en plus...
Oui, mais je pense que les gens ont une zapette dans la main, et qu'ils l'utilisent de plus en plus et on le voit chaque jour un peu plus. Le paysage de la télé nationale se redistribue, au profit notamment de la TNT. Virgin fait partie de ces chaînes qui récupèrent ce public qui a envie de plus d'offres, de choses différentes. 

 

« Cauet, c'est le fils croisé de Patrick Sébastien et Alain Chabat »



Vous êtes toujours producteur à côté de ça ?
Non. Nos activités de producteurs, à Pascal et à moi, se sont arrêtées fin 2009. Aujourd'hui je travaille dans le groupe Endemol, en tant qu'animateur, et en tant que conseiller en développement et en créativité, sur des lignes de programmes qui sont des lignes que je connais, donc pas la télé-réalité, pas le jeu, mais plus les magazines, les talk-show... donc je ne produis plus d'émission. 

En tant qu'ancien producteur de La méthode Cauet, avez-vous jeté un oeil sur sa nouvelle émission ?
Bien sûr que j'ai jeté un oeil. 

Vous pensez que c'est foncièrement différent de ce que vous aviez fait avec lui ?
Il y a des gens qui peuvent tout faire. Cauet, il fait du Cauet. Comme Dechavanne fait du Dechavanne. Ce sont des animateurs purs. Cauet, il amène son univers, un peu transgressif, qu'on connaît par coeur, qui moi m'a séduit à l'époque où je l'ai découvert à la radio et que j'ai proposé à TF1 pour qu'il présente une émission d'accueil sur la chaîne, qui n'en avait pas à l'époque. C'est quelqu'un qui a des codes de modernité, de rapidité, de rythme dans son humour, qui sont dignes des Nuls, parfois. Et à la fois, il est une espèce de terreau, avec un coté France profonde. C'est le fils croisé de Patrick Sébastien et d'Alain Chabat. Ca étonne beaucoup, mais il y a un peu de ça. Très moderne parfois, et avec un humour très populaire, très provincial. C'est ça le meilleur de Cauet. Donc oui, je le retrouve, bien sûr. Sauf qu'il est avec l'excellent Christophe Beaugrand et la très sympathique Christine Bravo, mais c'est une émission qui ressemble à ce qu'il sait faire. 

Des projets en dehors de L'île de la tentation ?
J'en ai plein en ce moment. Je travaille avec Endemol sur des formats, sur ma présence sur tel ou tel format qu'Endemol crée ou développe, mais ce sera à eux de décider. Mais s'ils m'ont fait signer un contrat d'exclusivité, c'est qu'ils veulent me faire travailler. Et si L'île de la tentation revient l'année prochaine, je ne vois pas pourquoi je ne dirais pas oui une nouvelle fois. Evidemment que oui.

 

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