Une décision radicale. RFI a annoncé ce mercredi que sa correspondante en République démocratique du Congo, Florence Morice, qui couvre l'élection présidentielle en cours, s'est vu retirer son accréditation. Une situation que la radio internationale déplore dans un communiqué, estimant que sa journaliste n'a fait que son travail.
Le pouvoir de Joseph Kabila, toujours en place jusqu'aux résultats du scrutin attendus ce week-end, n'aurait pas apprécié une émission spéciale diffusée sur les ondes de RFI, en présence des représentants des principaux candidats. Le 31 décembre dernier, Néhémie Mwilonya Wilondja, Freddy Matungulu et Vital Kamerhe étaient invités à donner leur point de vue, "une version qui n'engage qu'eux", rappelle la radio.
RFI estime avoir couvert dans les règles le scrutin présidentiel en ne donnant par exemple aucun résultat en avance et assure qu'elle attendra "les résultats proclamés par la Céni (Commission électorale nationale indépendante, ndlr), conformément à la réglementation".
RFI inaccessible en République démocratique du Congo
Le climat sur place est tendu : de nombreux incidents ont été répertoriés dimanche dernier, jour du vote, pour une élection qui s'est tenue avec deux ans de retard sur le calendrier initialement prévu. De plus, depuis le 1er janvier, la diffusion en FM de RFI n'est plus opérationnelle dans le pays sur la quasi-totalité des émetteurs, en particulier dans la capitale, Kinshasa, où elle est très écoutée. Un incident technique qui, selon le média français, ne doit rien au hasard. La radio réitère donc son soutien à sa correspondante et demande "l'annulation de cette mesure de retrait d'accréditation et le rétablissement de sa diffusion".
Selon l'AFP, cet incident s'ajoute à une autre décision exceptionnelle prise par le gouvernement congolais. Depuis lundi et jusqu'à la fin de la semaine, l'accès à Internet et aux réseaux sociaux a été coupé. Le motif invoqué est la volonté de préserver la population face à la circulation de "résultats fictifs" liés à l'élection présidentielle, qui pourraient favoriser les tensions en République démocratique du Congo. Dans un communiqué commun, les représentants de l'Union européenne et des Etats-Unis à Kinshasa ont demandé au pouvoir de lever cette restriction.