"La télévision n'est plus regardée en famille. Chacun regarde désormais la télévision dans son coin", constate Françoise Laborde, membre du CSA et présidente du groupe de travail sur la jeunesse et la protection des mineurs. Dans une étude commandée à l'institut TNS-Sofres sur l'impact de la campagne de sensibilisation à la protection du jeune public menée par le CSA en 2011, le gendarme de l'audiovisuel met en garde contre le manque de surveillance des parents quant aux programmes visionnés par leurs enfants.
Avec la multiplication des équipements (téléviseurs mais aussi tablettes et smartphones), les enfants et adolescents ont aujourd'hui un accès permanent aux programmes télévisés, et notamment à des contenus violents ou pornographiques inadaptés à leur âge, souligne l'étude. Considéré comme un "plaisir solitaire" pour les adolescents, la télévision est appréhendée comme "un espace de liberté face aux contraintes que leur imposent la famille et l'école", a expliqué Françoise Laborde à l'AFP. Très au fait des technologies, les jeunes n'hésitent pas à contourner le contrôle parental pour empêcher leurs parents de vérifier le contenu des programmes qu'ils regardent.
"Chez les garçons, regarder du porno s'assimile à un rituel de passage vers l'âge adulte. Ils comprennent en général le bien-fondé de la signalétique du CSA mais pas pour les images pornographiques. Ils ne voient pas le problème car pour eux, ce n'est pas du porno mais la norme d'une relation sexuelle", poursuit Madame Laborde.
Souvent "dépassés" par la complexité du comportement de leurs enfants face à la télévision, les parents ne savent souvent pas "s'il faut leur interdire ou pas de regarder la télé", souligne l'étude qui préconise avant tout d'"éduquer les enfants aux médias".