Peu crédible, souvent balourd, "Sans laisser de traces" souffre d'un problème d'ordre scénaristique. Seul le casting est à sauver, dont un Benoît Magimel égal à lui-même. Oubliable.
A bientôt quarante ans, Etienne, sur le point de prendre la présidence de son groupe, veut soulager sa conscience d’une injustice qu’il a commise au début de sa carrière et qui, précisément, l’a lancée. Convaincu par un ami de jeunesse, il se rend chez l’homme qu’il a lésé à l’époque pour le dédommager. Mais les choses tournent mal. On pouvait être perplexe devant ce thriller français. Malgré une très belle affiche, la bande-annonce prévoyait un prime time TF1, avec grosses ficelles et caricatures. Au final, c'est presque ça, même si le casting rehausse légèrement le tout.
Un scénario touffu mais bancal
Le grand problème du film est sans conteste son scénario. Indigeste, appuyé, rempli de clichés et de stéréotypes, Grégoire Vigneron multiplie les sous-intrigues et alourdit son récit. Le script est trop touffu, trop chargé. Les situations deviennent téléphonées et peu crédibles, et on reste perplexe devant cet imbroglio scénaristique, comme si Vigneron voulait charger la mule. Question réalisation, il ne faut pas s'attendre quelque chose de fabuleux. Il n'y a pas l'ombre d'un Florent Emilio-Siri (Nid de guêpes, L'Ennemi intime). Ultra-classique et peu risqué. Cependant, Vigneron n'est pas Pascale Ferran non plus (Lady Chatterley). La photo est potable, le film bien découpé. Carré et efficace, sans plus.
La grande force du film est sans conteste son casting : François-Xavier Demaison est parfait, Julie Gayet impeccable mais c'est Benoît Magimel qui emporte le morceau. Toujours aussi magimelien dans son jeu d'acteur (sobre, doux, tout en retenue), l'acteur a néanmoins gagné en bouteille et en charisme. Un véritable plaisir de le voir évoluer.