En août dernier, Jean-Marie Le Pen était exclu du Front National, en raison de plusieurs dérapages verbaux qui gênent la stratégie de dédiabolisation du parti d'extrême droite, entrepris par sa fille Marine Le Pen. Depuis, celui qui est resté président d'honneur du FN, ne rate jamais une occasion de dire tout le mal qu'il pense de la ligne politique que sa fille a fait adopter au parti qu'il a créé en 1972 et dirigé pendant près de 40 ans.
Le CSA a pris acte de cette scission autant idéologique que familiale. Marine Le Pen avait en effet demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel que les passages de Jean-Marie Le Pen à la télévision et à la radio ne soient plus décomptés du temps de paroles réservé au FN dans les médias audiovisuels. "Le CSA a décidé au vu de votre demande (...) que, désormais, les interventions de M. Le Pen ne seront plus prises en compte au titre du temps de parole du Front national", a fait savoir Olivier Schrameck, dans un courrier à Marine Le Pen.
Une décision conditionnée au résultat du recours de Jean-Marie Le Pen
Cependant, le CSA a fait savoir au FN que cette décision pourrait être remise en cause si le recours judiciaire intenté par Jean-Marie Le Pen en octobre dernier contre son exclusion aboutissait. Cette action judiciaire n'étant pas suspensive, le CSA a décidé de l'ignorer pour le moment. Mais les sages ne s'interdisent pas de réintégrer le temps de parole de Jean-Marie Le Pen, si celui-ci obtient gain de cause en octobre prochain par le tribunal de grande instance de Nanterre.
Cette décision intervient alors que les députés et les sénateurs ont adopté une loi modifiant les règles des parrainages des candidats à la présidentielle ainsi que celles du temps de parole.