Après une valse de propriétaires et de nouvelles formules, le quotidien France Soir va-t-il cette fois ne pas se relever ? Placé en procédure de sauvegarde, le journal pourrait tout simplement cesser sa parution et n'exister que via son site internet. Selon plusieurs sources de presse, c'est en tout cas l'option désormais envisagée et qui doit être présentée ce vendredi lors d'un comité d'entreprise extraordinaire.
Bilan d'un tel scénario : 89 licenciements sur les 130 employés que compte aujourd'hui le journal. La relance à coups de millions du jeune patron russe Alexandre Pugachev, 26 ans, n'a pas eu les effets escomptés et le "grand quotidien populaire" est loin de ses objectifs de diffusion plus qu'ambitieux à 200.000 exemplaires.
"Les salariés de France Soir refusent le scénario envisagé de la disparition du titre à brève échéance accompagnée d'un grand nombre de licenciements (...) Nous demandons à M. Pugachev de revenir sur son projet et de ne pas condamner un journal emblématique de la presse quotidienne nationale" dénoncent les salariés qui se sont mis immédiatement en grève, empêchant toute parution du journal.
Si le propriétaire russe veut lâcher l'affaire, les salariés préfèreraient qu'il choisisse de revendre le quotidien plutôt que de le transformer en pure player sur la Toile. Malgré sa situation délicate, France Soir intéresserait encore des acquéreurs : un cabinet d'affaires travaillerait sur un projet de reprise tandis que Christiane Vulvert, ancienne directrice générale du quotidien, aurait réuni autour d'elle un groupe de quatre investisseurs candidats à la reprise. Selon Presse News, ils seraient prêts à investir dix millions d'euros en conservant l'édition papier.
Une goutte d'eau à la lumière de la situation financière du titre ? L'an passé, France Soir a enregistré une perte d'exploitation de 31 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 17 millions.
