Les députés peuvent-ils animer une émission sur Twitch depuis l'Assemblée nationale ? La question encore farfelue il y a quelques années vient d'être tranchée. Le Bureau de l'Assemblée, la plus haute autorité de l'institution, a précisé une partie du règlement intérieur dans un compte-rendu publié le 7 décembre.
Les consignes "qui interdisent aux députés de téléphoner à l'intérieur de l'hémicycle, s'appliquent aussi à l'emploi de tout outil de communication avec l'extérieur depuis l'hémicycle". Une interdiction qui vise plus particulièrement les "plateformes retransmettant le flux vidéo ou audio des débats" comme Twitch mais également YouTube.
"On ne dérangeait pas"
Cette clarification est la conséquence directe d'un débat apparu à la mi-novembre, pendant l'étude de la LOPMI, la loi d'orientation de politique du ministère de l'Intérieur. Durant les échanges de la chambre basse, deux députés de La France Insoumise (LFI), Ugo Bernalicis et Antoine Léaument, ont utilisé la plateforme pour relayer et commenter les séances. Une initiative qui leur a valu un rappel à l'ordre et l'agacement des députés de la majorité.
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Le parlementaire Ugo Bernalicis jugeait au moment des remous que son compte DepuTwitch n'était pas nuisible. Au contraire, il "permet à des gens de s'intéresser à ce qui passe à l'Assemblée nationale, d'avoir des explications en direct et de se sentir partie prenante des débats".
Mis au courant de cette décision Antoine Léaument, explique sa déception auprès de BFMTV : "On ne dérangeait vraiment pas la séance et on ouvrait l'Assemblée à d'autres gens. Je pense que cette décision relève surtout de la jalousie". Le parlementaire ne compte pas renoncer à son activité de streamer, il a d'ores et déjà mis en place un studio dans son bureau.