
Le chant de "Sirens" aura donc été trop puissant pour les abonnés à Netflix. Eux qui s'étaient rués sur la mini-série danoise "Secrets We Keep" puis avaient plongé au coeur d'"Une traque américaine" visant Oussama Ben Laden, dès leur disponibilité sur le catalogue, se sont attaqués en masse à une drôle de série sur la complexité des relations féminines. Sortie le 22 mai dernier sur le service de streaming, cette comédie noire produite par Margot Robbie ("Barbie") s'est hissée en tête des contenus les plus regardés dans le monde en tout juste 24 heures. Selon les chiffres de Flixpatrol, elle est en effet numéro un du Top 10 dans 51 pays dont l'Australie, le Portugal et bien sûr les Etats-Unis. En France, "Secrets We Keep" lui oppose encore de la résistance, mais pour combien de temps ?
Les cinq épisodes de cette fiction immergent les curieux dans le quotidien de Simone (Milly Alcock) et Michaela Kell (Julianne Moore), deux femmes dont la routine paisible est bouleversée par l’arrivée soudaine de Devon (Meghann Fahy), la sœur de la première. Cette dernière pense que sa frangine entretient une relation d'assistante toxique avec cette énigmatique mondaine et décide d'intervenir. Mais, cette initiative louable va faire ressurgir de vieux démons et d'autres secrets bien cachés. "Racontée le temps d'un week-end explosif dans la somptueuse propriété insulaire de la famille Kell, Sirens évoque avec mordant, subtilité et humour noir les thèmes des femmes, du pouvoir et des rapports de classe", communique Netflix.
Avec "Sirens", la showrunneuse Molly Smith Metzler réadapte en mini-série sa propre pièce de théâtre "Elemeno Pea". Mais les comiques de répétition, les réparties des actrices et son aspect kitsch assumé ne parviennent pas à sauver une série qui se noie dans un "océan d'intrigues sans queue ni tête", selon les critiques. "Télérama", à qui l'on doit cette conclusion, estime que la production "peine à tenir un cap", malgré la bonne volonté de l’énergique Meghann Fahy, remarquable dans "The White Lotus". Les similitudes entre les deux séries n'ont pas manqué d'interpeler les partisans de Netflix qui y voient en parallèle une satire du mode de vie des ultra-riches. "Télé-Loisirs" parle de "pétard mouillé" car l'histoire et l'esthétique lisse manquent cruellement d'originalité. Nos confrères cinéma du "Monde" sont également acerbes, accablant cette "série sur le choc des classes sociales qui tourne un peu à vide". En revanche, "Allociné" et la presse américaine se sont laissé séduire par ce drame addictif mêlant le polar à la comédie avec un cynisme et un style décalé assez jouissifs.