Le succès de l'album "Bretonne" de Nolwenn Leroy (près de 400 000 exemplaires écoulés) est-il lié à la poussée du Front National dans les sondages ? C'est ce que sous-entendait Le Nouvel Observateur la semaine dernière dans un article intitulé : « Nolwenn Leroy, la Breizh Attitude ».
« (Son album) n'est-il pas très comme il faut et propre à incarner "l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires" comme dirait dans son style maurrassien le député UMP Christian Jacob ? écrit le journaliste. Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche. Née à Saint-Renan, son père, Jean-Luc Le Magueresse, est un ancien footballeur professionnel de Brest et de Guingamp. D'aucuns blâmeront son adolescence auvergnate, mais personne n'est parfait ».
Le parallèle avec le régionalisme est insidieux tout au long du papier, le FN jamais cité. Florilège : « Le fichu de Nolwenn se porte mieux dans l'opinion que celui de Diam's ; Nolwenn Leroy, droite dans ses sabots, s'enivre de cadastre, d'ancrage et de toponymie ; Une preuve génétique de sa bretonne traçabilité ; Avec son accent breton digne de Shakira, elle s'inscrit dans le quota de chansons d'expression française ».
"Un procès d'intention indigne"
Nolwenn Leroy accepte la critique - « ce que tout journaliste est en droit de faire » - mais s'indigne de l'angle choisi par Fabrice Pliskin du Nouvel Observateur. Elle lui répond dans un long droit de réponse publié cette semaine dans l'hebdomadaire. « Il m'est imputé d'avoir opportunément pris le parti du régionalisme au moment où la majorité des Français redoutent la mondialisation (...) Je suis extrêmement choquée par ce procès d'intention que je trouve indigne » écrit-elle.
« Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche ; Nolwenn Leroy ou le premier robot de fabrication 100% bretonne » écrivait le Nouvel Observateur. Ce à quoi Nolwenn Leroy répond : « Mon projet n'a jamais été de mettre en avant mes origines et de m'inscrire dans une mouvance protectionniste où seuls sont encensés ceux qui peuvent se targuer d'un droit du sol. Affirmer qu'il en serait ainsi relève de la malveillance ». Nolwenn Leroy qui, il est vrai, s'exprime rarement sur des sujets politiques conclut : « Cet article m'a choquée et mise en colère. Je ne m'attendais pas à trouver pareille déloyauté intellectuelle et perfidie gratuite dans Le Nouvel Observateur ».