Le danger Bolloré. Invité aujourd'hui du "Figaro Live", Patrick Cohen n'a pas mâché ses mots sur l'homme d'affaires breton, dont la reprise en main récente d'Europe 1 a provoqué son départ de la station bleue en fin de saison dernière. Le chroniqueur de "C à vous" était aussi l'une des figures de la grève organisée par les salariés de la radio du groupe Lagardère.
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"Oui. Vincent Bolloré fait peur. Là où il passe, le journalisme trépasse", a répondu en rigolant Patrick Cohen aux journalistes qui l'interrogeaient sur la crainte qu'inspire le patron de Vivendi. "Mon combat n'est pas là-dessus. (...) Avec le recul et six mois après, on peut considérer que l'inquiétude à Europe 1 était justifiée vu ce qu'il a été fait de cette antenne. Mon combat n'est pas idéologique là-dessus. Mon combat, c'est celui du journalisme. Je considère que dans cette époque et ce paysage médiatique, on a besoin de journalisme, de reportages, d'enquêtes, de connaissances, de faits et de vérification des faits", a complété l'animateur de "Rembob'INA" sur LCP.
"Des chaînes qui privilégient l'opinion, au détriment des faits"
Patrick Cohen a ensuite poursuivi : "Ce journalisme-là est en recul. Il a tendance à être en recul face à l'opinion et à des chaînes qui privilégient l'opinion, au détriment des faits et du journalisme. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas d'opinion. Il en faut. Mais à côté, si 'Le Figaro' se réduisait au 'Figaro Vox' (les pages 'Tribunes' du journal, ndlr), ce serait moins bien, moins intéressant. Les deux doivent exister", a estimé le journaliste. Et de conclure "Tous les mouvements capitalistiques qui tendent à réduire la place du journalisme me semblent très inquiétants. C'est ça qui a nourri notre inquiétude vis-à-vis de Bolloré et mon départ et ceux d'une centaine de salariés. C'est considérable".