La retraite, il ne connaît pas. A 83 ans, Philippe Bouvard continue d'officier quotidiennement sur RTL avec ses "Grosses Têtes" chaque après-midi. Dans le cadre de la promotion de son livre "Je crois me souvenir... 60 ans de journalisme" aux éditions Flammarion, Philippe Bouvard se confie aux lecteurs du Parisien / Aujourd'hui en France ce dimanche et aborde de nombreux sujets, qu'il s'agisse de la radio, de son salaire ou encore de la politique.
"Si le public ne veut plus de moi, je m'en irai"
Ainsi, si Alessandra Sublet, Cyril Hanouna ou les chroniqueurs de "Touche pas à mon poste" n'ont pas hésité à révéler leurs salaires - ou tout au moins une partie de celui-ci -, Philippe Bouvard refuse de dévoiler le sien. "Si nous étions Américains, je vous aurais dit combien je gagne en vous serrant la main... On vit en état de capitalisme honteux depuis mai 1981. Je suis très aidé quand il s'agit de dépenser le produit de mon travail" explique-t-il.
"J'ai à la fois à charge ma famille, des petits-enfants que j'aide, naturellement, et l'Etat qui me demande de plus en plus. Je gagne bien ma vie, mais il ne me reste pas grand chose. J'ai gagné de quoi m'offrir des plaisirs dont je n'avais plus le temps de profiter" poursuit le célèbre journaliste, qui ne compte pas partir à la retraite de lui-même. "Si le public ne veut plus de moi, je m'en irai. Et définitivement, je pense, parce qu'une vie basée entièrement sur le travail ne peut pas se poursuivre sans le travail" affirme Philippe Bouvard.
"On s'est trompés sur François Hollande, moi le premier"
Autre sujet qu'aborde l'animateur de RTL face aux lecteurs du Parisien : la politique. "Je ne me sens pas complètement à droite, je ne me sens pas du tout à gauche. Je serais plutôt dans un centrisme qui, hélas, a disparu parce que ceux qui s'en prévalaient ne faisaient pas le poids" avoue Philippe Bouvard, qui confesse par ailleurs ne pas avoir encore accepté l'idée du changement de président de la République.
Néanmoins, il ne regrette pas Nicolas Sarkozy. "Je le connais. C'était un battant, d'une agilité intellectuelle incroyable, alors que Hollande, je ne le connais pas. Mais on s'est trompés sur lui, moi le premier. On a fait de François Hollande un mou, et c'est un dur. On l'a représenté comme un chef de rayon, et c'est un chef de guerre. On en a fait un indécis et il n'arrête pas de prendre des décisions ! Il faut quand même un peu de recul pour savoir si la guerre est bonne et les décisions utiles" raconte Philippe Bouvard.